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L'Internationale

L'Internationale, 1983. Le premier numéro d'un journal paraît, qui reprend le titre de celui publié en 1915 par Rosa Luxemburg - emprisonnée - alors que s'affrontaient les peuples entraînés dans la plus grande des boucheries par le capitalisme, l'impérialisme, et alors que s'étaient ralliés à celle-ci les partis de l'Internationale. En 1919, ceux-ci mettront à mort celle qui avait résisté et qui pour cela avait été emprisonnée. L'internationale 1983 comptera 11 numéros, avant de devoir s'arrêter momentanément : Il témoignera de luttes - et certains qui menèrent ces luttes sont encore aujourd'hui emprisonnés. Il réfléchira à l'évolution du capitalisme - et cette réflexion reste toujours aussi nécessaire. Le blog linter est la chronique d'un journal, c'est par là même la chronique des luttes menées alors, cela pourra être aussi la chronique de luttes menées ... aujourd'hui.

      

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Aux camarades, visiteurs du blog, bienvenue ...
Aux camarades qui viennent de rejoindre le blog, bienvenue. A ceux aussi qui lui rendent visite à l'occasion, bonjour. Le combat n'est jamais un échec, s'informer est déjà un pas vers la conscience. L'ordre et la sécurité ne sont pas le désir de tous, s'aliéner par tous les moyens de la société d'aujourd'hui ne nous intéresse pas. Nous ne cherchons pas à exploiter l'autre. Nous ne tournons pas la page des combats passés, ils sont partie de nous. Et chaque mot que nous lisons, chaque image  que nous voyons, contribue à nous former. Nous ne sommes pas dupes. Nous sommes solidaires. Nous chassons les chasseurs d'enfants. Et nous sommes  le jour face à la nuit sans cesse renouvelée de la violence et de l'oppression. Il n'y a pas d'âge pour la révolte. Et 68 rejoint l'esprit de la Bastille de ce 6 mai où les pavés ont su de nouveau voler. La révolte est une et se rit de toutes les différences.

Pour tous ceux qui viennent sur ce blog, qui font "la route des insoumis" que décrit Nathalie, qui sont et seront les révolutionnaires de demain dont parle Jean-Marc, qui se reconnaissent ce droit à l'insurrection que revendique Georges. Pour chacun, ce collage de Joëlle, mieux qu'un bras d'honneur, à tous ceux qui sont ce que nous refusons.

La queue de la baleine, Nathalie, nous ne la lâcherons pas!

Archives

Joëlle Aubron

Sur ce collage, un poème. linter
C'est l'automne, et ce n'est pas l'automne,
Ces femmes qui marchent
Des combattantes?
Des femmes qui marchent?
Vie de tous les jours ou vie d'exception?
Guerre d'Espagne,
Journées d'après occupation?
Journées d'après l'occupation?
La vie est simple
comme l'est souvent le combat

Entre l'or du feuillage
et le noir et blanc de la vie
Cette image sensible

Georges lors d'une audience devant le JAP en 2005
En tout premier lieu, du fait qu'il va être question ici de mes inclinaisons politiques et de mon évolution depuis 1987 au sein du monde carcéral, je tiens à faire une déclaration de principe : ainsi, conformément à la Constitution de la République française de 1792, repris par l'Article 35 du 26 Juin 1793 *, stipulant un droit à l'insurrection, qui a servi à Valmy pour sauvegarder et étendre la révolution, qui a servi en 1871 avec la Commune de Paris contre l'occupation Prussienne, qui a encore servi en 1940 contre l'occupation national-socialiste allemande et la collaboration pétainiste française, et pour encore servir concrètement après 1968 dans la plupart des pays d'Europe de l'Ouest avec l'insurrection armée larvée et latente contre chaque Etat capitaliste en place et contre l'OTAN ; une Constitution qui après avoir servi depuis son avènement de réfèrent à la plupart des peuples de par le monde pour se libérer des différents maux entretenus que sont, soit l'occupation étrangère, soit l'oppression de classe, soit l'exploitation de l'homme par l'homme jusqu'à l'esclavagisme, leur a ouvert une perspective politique. Et dès lors dans l'assurance qu'elle restera de même une référence au futur pour tous les peuples épris de Liberté, d'Egalité, de Fraternité et de Démocratie, conformément à cette Constitution de 1792 donc, je me refuse à abjurer ces moments historiques comme je me refuse à abjurer la stratégie de Lutte Armée pour le communiste, qui en est une expression particulière.
(
Georges Cipriani  MC Ensisheim, 49 rue de la 1ère armée 68 190 Ensisheim)


Jean-Marc dans une interview en 2005

C'est la question centrale (la question du repentir) depuis notre premier jour de prison. Et c'est le pourquoi de nos condi­tions de détention extraordi­naires, des restrictions actuelles sur le droit de communiquer ou de la censure des correspon­dances. Dans aucune des lois de l'application des peines, il n'est stipulé que le prisonnier doit ab­jurer ses opinions politiques. Mais pour nous, certains procu­reurs n'hésitent pas à affirmer que les revendications du com­munisme impliquent une récidive. Je sais bien que si nous nous repentions, nous serions soudai­nement adulés par la bonne so­ciété, mais ce n'est pas notre vi­sion de la responsabilité poli­tique. Notre engagement n'est pas à vendre ni à échanger contre un peu de liberté.
(Jean-Marc Rouillan 147575 Cd des baumettes, 230 Chemin de Morgiou Marseille Cedex 20

Joëlle à sa sortie le 16 juin 2004
Je suis fatiguée, aussi je dirai seulement trois choses :
La première est d'être bien sûr contente d'avoir la possibilité de me soigner.
La seconde est que l'application de la loi de mars 2002 reste cependant pour de nombreux prisonnières et prisonniers très en deça de son contenu même.
La troisième est ma conscience de ce que la libération de mes camarades est une bataille toujours en cours. Régis est incarcéré depuis plus de 20 ans, Georges, Nathalie et Jean-Marc, plus de 17. Je sors de prison mais je dois d'abord vaincre la maladie avant de pouvoir envisager une libération au sens propre. L'objectif reste ainsi celui de nos libérations.

Nathalie, en février 2007

Cependant, pour nous, militant-e-s emprisonné-e-s du fait du combat révolutionnaire mené par l’organisation communiste Action directe, nous sommes sûrs de notre route : celle des insoumis à l’ordre bourgeois. Tant que des femmes et des hommes porteront des idées communistes, les impérialistes au pouvoir frémiront jusqu’à ce que la peur les gèle dans leurs manoirs sécurisés à outrance.

28 février 2016 7 28 /02 /février /2016 21:57
Message de la Ligue des Droits de l'Homme argentine à François Hollande. "Nous nous adressons à vous à l’occasion de votre visite en Argentine, pour réitérer notre demande de libération de Georges Ibrahim Abdallah".

A l'occasion du voyage de François Hollande en Argentine, le 24 février 2016, la Ligue des Droits de l'Homme argentine lui a adressé ce message, via l'ambassade de France :

 

MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

 

Mr. François Hollande

 

Nous nous adressons à vous à l’occasion de votre visite en Argentine, pour réitérer notre demande de libération de GEORGES IBRAHIM ABDALLAH, qui est privé de sa liberté, et emprisonné à Lannemezan depuis plus de trente ans.

 

Nous savons qu’il a accompli la longue condamnation qui lui a été imposée, et que le droit de la libération lui est rejetée contre toutes normes légales et ce, malgré la disposition d’un pays tiers pour le recevoir et lui donner asile.

 

Nous considérons qu’Abdallah est un prisonnier politique, et pour cela, nous revendiquons son droit à la liberté.

 

Nous demandons que cette demande soit prise en compte et que les mesures nécessaires soit prises pour la concrétiser.

 

Nos salutations et respects.

 

Graciela Rosenblum, présidente de la Ligue des Droits de l'Homme - Argentine

 

Message de la Ligue des Droits de l'Homme argentine à François Hollande.

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24 février 2016 3 24 /02 /février /2016 20:07

Dans le bassin minier, l''association Près des corons s'est créée. Elle a choisi de projeter le très beau film "Faut savoir se contenter de beaucoup" de Jean-Henri Meunier en présence de Noël Godin et Jean-Marc Rouillan.

 

Ci-dessous l'affiche, très sympa.

Dans le bassin minier, lancement de l'association "Près des corons".
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20 février 2016 6 20 /02 /février /2016 13:32
Bruay-La Buissière : ils organisent une soirée burlesque et militante près des corons. Jean-Marc Rouillan et Noel Godin dans le pays minierBruay-La Buissière : ils organisent une soirée burlesque et militante près des corons. Jean-Marc Rouillan et Noel Godin dans le pays minierBruay-La Buissière : ils organisent une soirée burlesque et militante près des corons. Jean-Marc Rouillan et Noel Godin dans le pays minier

Notre article sur le film : C'est dans le contraste de ces deux hommes qui avancent ensemble unis par une même essence que l'on perçoit que la révolution est possible.  http://linter.over-blog.com/2016/02/faut-savoir-se-contenter-de-beaucoup-c-est-

http://www.lavoixdunord.fr/region/bruay-la-buissiere-ils-organisent-une-soiree-burlesque-ia32b54077n3340898?xtor=RSS-2

 

C’est un petit événement dans le milieu militant local. Ce soir, Jean-Marc Rouillan, ancien adepte de la lutte armée, et Noël Godin, entarteur de célébrités, s’arrêtent à Bruay-La Buissière, où sera diffusé leur film « Faut savoir se contenter de beaucoup ». Ils sont invités par la jeune association Près des corons

Jean-Marc Rouillan et Noël Godin débarquent ce samedi soir à Bruay-La Buissière pour la projection de Faut savoir se contenter de beaucoup, le dernier film de Jean-Henri Meunier. Il faut un peu s’éloigner de la fiction pour saisir l’engouement local autour de Jean-Marc Rouillan, terroriste pour les uns, inspirateur pour d’autres. Sa trajectoire n’a pas toujours été aussi légère que la promesse d’un « road movie mutin », dans lequel le spectateur assiste à une tentante « révolution buissonnière ».

 

Prison à perpétuité

 

En 1987, il est arrêté avec trois membres d'Action directe, un groupe d’extrême gauche qui revendique deux assassinats : ceux du général Audran et de Georges Besse, PDG de Renault. Deux ans plus tard, il est condamné à la prison à perpétuité par la cour d’assises de Paris. Fin de partie pour l’activiste ? Pas tout à fait. Car Rouillan écrit des romans, des récits autobiographiques aussi et inspire une certaine jeunesse, comme celle qui l’invite ce samedi soir en terre bruaysienne.

En effet, l’association locale Près des Corons, née fin janvier, fait de cette projection, à l’entrée libre, sa soirée de lancement officiel. « Installée dans le triangle Béthune-Bruay-Houdain, l’association défend plusieurs buts notamment la transmission de valeurs : solidarité, lutte de classes, valorisation de la jeunesse », indique un premier communiqué de presse. Plus loin, ils précisent : « Nous voulions montrer que les anciennes générations sont toujours là et qu’elles ont encore des choses à nous apprendre. » Comme être drôle et révolutionnaire à la fois. C’est aussi possible, à l’image d’un Noël Godin écrasant une tarte à la crème sur les visages de Nicolas Sarkozy, Bill Gates ou encore Bernard Henri-Lévy, son record avec sept entartages.

Et à les lire, les bénévoles n’ont pas choisi Bruay par hasard, « son histoire ouvrière a laissé des traces mais depuis quelques temps tout ça a tendance à être oublié par bien des personnes ». Depuis, par exemple, que les voix de la gauche sont grignotées par celle de l’extrême droite, élection après élection ? Ils n’en disent rien mais en programmant ce long-métrage et ces deux acteurs, Près des corons donne le ton d’une soirée qu’ils veulent « burlesque et militante ». L’entrée est libre, le prix aussi, et on parie qu’ils préféreront se contenter de beaucoup.

Bruay-La Buissière : ils organisent une soirée burlesque et militante près des corons. Jean-Marc Rouillan et Noel Godin dans le pays minier
Bruay-La Buissière : ils organisent une soirée burlesque et militante près des corons. Jean-Marc Rouillan et Noel Godin dans le pays minier
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19 février 2016 5 19 /02 /février /2016 08:06
http://lvdn.rosselcdn.net/sites/default/files/articles/ophotos/20160217/1254427744_B977873211Z.1_20160217220025_000_GRO673UBK.3-0.jpg

sur http://pas-de-calais.net/lensois-jean-marc-rouillan-ex-daction-directe-toujours-en-terrain-politique-2/

Cofondateur du groupe armé Action directe, Jean-Marc Rouillan a passé vingt-cinq ans en prison. En liberté conditionnelle depuis 2012, il n’a pas abandonné le terrain politique. Il participera à un débat vendredi, au LAG à Liévin. Et sera le lendemain à Grenay pour défendre la cause de Georges Ibrahim Abdallah. Interview.

 

Vous animerez un débat, vendredi à Liévin, à l’invitation des Amis de Joseph Tournel, un militant dont vous avez croisé la route dans les années 70. Dans quelles circonstances vous êtes-vous rencontrés ?

 

Jean-Marc Rouillan : « Joseph et moi nous sommes rencontrés en 1977 dans le mouvement autonome à Paris, il animait alors la maison pour tous de la rue Mouffetard. De nombreux anciens maos de la Gauche Prolétarienne, comme lui, participaient à ce mouvement à la base qu’ils avaient impulsé. Je l’ai fréquenté une année et il m’a amené dans sa ville du Nord où il avait ouvert un bar. C’est ainsi que j’ai connu le juge Pascal, la famille Dewaere et André Terret. »

 

Le thème du débat de vendredi sera : Comment mettre la mémoire des luttes passées au service des combats contemporains. Quel regard portez-vous sur les jeunes militants d’aujourd’hui ?

 

Jean-Marc Rouillan : « Il est essentiel de faire apparaître la perspective historique, le lien direct entre le passé lointain et celui de la génération précédente et le futur que nous allons devoir affronter. Aujourd’hui l’état d’urgence, les pleins pouvoirs de la police, l’état d’exception ne sont pas seulement destinés à contrer les attaques de Daesh, ils préparent la riposte des possédants contre nos demandes d’un nouveau partage des profits. L’installation constitutionnelle de l’état d’urgence est avant tout un crime contre le peuple. Affronter l’actualité de ce combat est primordial. On ne peut y échapper en l’éludant et en s’égayant sur d’autres terrains. Il nous rattrapera toujours. »

 

Samedi matin, vous serez à Grenay pour apporter votre soutien à Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné depuis 1984. Vous étiez compagnons de cellule à Lannemezan. Comment comprenez-vous le rejet de toutes ses demandes de libération ? Espérez-vous le voir libéré dans un avenir proche ?

 

Jean-Marc Rouillan : « À Grenay, je vais saluer un maire et une municipalité courageuse et solidaire qui a fait de Georges Abdallah un citoyen d’honneur de la ville. Georges, qui a été mon plus proche camarade de détention pendant de longues années, est un militant communiste arabe. Et ce prisonnier résiste depuis trente-deux ans au déni de justice qu’on lui fait subir. Quiconque connait les réalités de ce dossier ne peut être que scandalisé. Et révolté. Sa libération sera un combat. Un véritable combat. Car au fil des semaines, nous n’allons pas vers plus de liberté. Un ordre nouveau se met en place. Et nous devons organiser la résistance. »

 

Conférence-débat vendredi 19 février, à 19 heures, au LAG (Lieu autogéré), 23, rue Jean-Jaurès à Liévin. Jean-Marc Rouillan présentera son dernier livre «  Le Tricard, Chronique du dehors d’un interdit de séjour  ». Samedi matin, rencontre à Grenay avec les soutiens de Georges Ibrahim Abdallah, militant de la cause palestinienne condamné en 1987 à perpétuité pour complicité d’assassinat. Lui et Rouillan adhèrent à la plateforme du 19 juin 1999, réunissant des prisonniers « révolutionnaires, communistes, anarchistes, antifascistes et anti-impérialistes ».

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10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 10:12
Faut savoir se contenter de beaucoup. Film de Meunier, avec Noel Godin, Jean-Marc Rouillan. C'est dans le contraste de ces deux hommes qui avancent ensemble, unis par une même  essence, que l'on perçoit que la révolution est possible ...

Ils marchent, ils se parlent, ils rencontrent. Ils cherchent une voiture, pas n'importe laquelle, une cadillac noire des années 70 (!) et pourtant ils marchent et marchent encore. De temps en temps, ils roulent malgré tout, et parfois ils s’assoient dans des cafés, des bars, abribus, ils sont même  un moment sur un bateau (moment inoubliable de rire tendre) et même un moment, un beau moment, JM est allongé, rectiligne, au sein de l'eau immensément bleue de la Méditerranée.

 

Ils marchent et traversent des lieux improbables de nature, exubérante, curieusement cultivée, des voies ferrées bordées de grillages, ils escaladent, ils glissent, ils se hissent du moins Noël sorte de Tati, du Hulot plus costaud mais aussi lunaire et naïf et décalé.

 

Et ils se parlent, les mots sont des bulles qu’il faut attraper et saisir et garder en soi car ils sont précieux, jamais inutiles toujours sensés. Ils se parlent, mais de quoi, de révolution, ces deux hommes l'ont en eux, sont en eux-mêmes subversifs, parce qu'ils sont autres, ils ont en eux ce décalage qui fait que l'on peut changer la réalité par ce que l'on est.

 

Ils rencontrent, des femmes et hommes en lutte, des femmes et hommes différents qui sont par eux-mêmes aussi témoignages.

 

Ils marchent, il se parlent, ils parlent à d'autres et parfois ils s’arrêtent et de parler et de marcher, tout est alors dans le regard, tout est dans l'attitude des corps, tout prend alors un poids de silence statique.

 

C'est dans le contraste de ces deux hommes qui avancent ensemble, unis par une même  essence, que l'on perçoit que la révolution est possible.

 

Et l'on retrouve dans ce film  de Meunier la même qualite d'être au sens d'être humain et au sens d'exister que dans "Ici Najac, à vous la terre".

 

On peut aller voir le film en salle mais cela se mérite comme pour tous les films de qualité. A Paris, c'est AU CINEMA ESPACE SAINT-MICHEL A PARTIR D'AUJOURD'HUI. Après, il faudra suivre les programmations et visiter la page facebook, car ce fllm comme tout ce qui a du sens dans notre société capitaliste a dû se faire sans argent et ne sera diffusé que par le bon vouloir de ceux qui se reconnaissent dans l'œuvre de Meunier.

 

Au fait, de quoi parle ce film. De révolution ou plus exactement d'être révolutionnaire et là-dessus les deux héros et ceux qu'ils rencontrent en connaissent un rayon.

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5 février 2016 5 05 /02 /février /2016 11:41
Georges Abdallah Solidarité

 

✭ Liège : réunion publique du 30 janvier, en solidarité avec les prisonniers palestiniens.

Lors des débats avec la salle, un représentant du CSRP 59-62 (Collectif de Soutien à la Résistance Palestinienne) a longuement évoqué la situation de Georges Abdallah. Affiche, commentaires et autres photos.

 

✭ Rome : le collectif anti-impérialiste Coup Pour Coup 31, invité le 23 janvier 2016 par Fronte Palestina à sa conférence nationale "La Palestine aujourd'hui, avant garde de la résistance internationaliste", organisée à Rome, est intervenu sur Georges Abdallah. Lire ici.

 

✭ Bordeaux : le collectif Libérons Georges 33 sera présent à la semaine anti-coloniale qui se tiendra du 2 au 20 février 2016, à l’Espace Saint-Rémi – 4 rue Jouannet (Tram C – arrêt place de la Bourse). Programme ici.

 

✭ Toulouse : mise au point suite aux attaques sionistes qui ont eu lieu avant et après la soirée à l'Utopia de Toulouse, dans le cadre de la campagne de soutien aux réfugiés palestiniens du 26 janvier, organisée par la Clé des Ondes Bordeaux, en partenariat avec le collectif anti-impérialiste Coup pour Coup 31, le collectif Libérons Georges 33, le collectif Palestine libre et BDS-Toulouse. Lire les articles de La Dépêche du 27/01, du 28/01 et du 30/01.

 

Lire aussi la réaction de l'animateur de la Clé des Ondes Bordeaux.

 

Et le droit de réponse envoyé à La Dépêche par Coup Pour Coup 31.

 

✭ Revue El Khatwa el Oumaliya : une page sur Georges Abdallah dans la revue algérienne du Parti socialiste des travailleurs (PST). Lire ici.

 

✭ Paris : à la manifestation contre l'État d'urgence et la déchéance de nationalité du 30 janvier, présence des soutiens à la libération de Georges Abdallah. A Bordeaux aussi.

Georges Abdallah Solidarité

✭ Changement de lieu : le meeting pour la libération de Georges Abdallah du 6 février, initialement prévu à Saint-Ouen, organisé par le Comité Anti-Impérialiste, des soutiens de Bagnolet, du collectif Quartiers libres et Saint-Ouen Palestine, en présence de Saïd Bouamama, sociologue, fondateur et animateur du Front Uni des Immigrations et Quartiers Populaires (FUIQP) aura lieu à 17h à la Belle Étoile, 14 rue Saint-Just, à Saint-Denis (93), métro Front Populaire (ligne 12). Plus.

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5 février 2016 5 05 /02 /février /2016 10:31
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31 janvier 2016 7 31 /01 /janvier /2016 09:32
Pouvoirs spéciaux. Les Temps modernes, mars avril 1956. Un article historique sur la guerre d'Algérie. A lire avec le risque de voir l'état d'urgence s'inscrire dans la constitution.

Article publié en octobre 2012.  Important à relire alors que l'on sait le risque de voir l'état d'urgence s'inscrire dans la constitution même. Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

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Nous reproduisons ici dans nos archives l'éditorial des Temps modernes du numéro de mars-avril 1956 sur ces pouvoirs "si" spéciaux. (P 1345- 1353)

 

Pouvoirs spéciaux. Les Temps modernes, mars avril 1956. Un article historique sur la guerre d'Algérie. A lire avec le risque de voir l'état d'urgence s'inscrire dans la constitution.

 

La gauche pour une fois unanime, a voté les "pouvoirs spéciaux", ces pouvoirs parfaitement inutiles pour la négociation, mais indispensables pour la poursuite et l'aggravation de la guerre. Ce vote est scandaleux et risque d'être irréparable. Bien sûr, on peut et il faut l'expliquer, mais, pour être honnête, l'explication ne doit pas nier le scandale, bien au contraire: on ne songerait pas à justifier ce vote, si précisément, il n'apparaissait d'abord comme injustifiable.

 

Les partis de gauche, il est vrai, n'ont pas été les seuls à voter ce projet. Rarement, vit-on majorité plus hétérogène. Tous les votes "massifs" sont d'ailleurs équivoques : du côté des partis, ils comportent une menace - défense de faire la politique que les autres préconisent - plutôt qu'un mandat - faire celle que nous souhaitons ; du côté du gouvernement, une hypocrisie presque avouée. Mais aujourd'hui, l'équivoque est à son comble: ont voté le projet, M. Reynaud qui veut la guerre et ne s'en cache pas, M. Hernu qui préférerait la négociation, M. Soustelle, pour qui négocier, c'est capituler, M. Duclos qui affirme la nécessité de reconnaître d'abord le fait national algérien et les socialistes qui font silencieusement confiance au gouvernement bénéficiaire de ces suffrages contradictoires. C'est cette équivoque qu'on voudrait rassurante ; elle aurait heureusement stérilisé un projet dont la vérité eût été dangereusement soulignée par un scrutin trop clair. Toute la question est donc de savoir ce qui sera déterminant ; la politique qu'implique le texte où l'incohérence des suffrages. Celle-ci atténuera-t-elle celle-là? Mais suffit-il d'atténuer? La mise en pratique des "pouvoirs spéciaux" ne rendra-t-elle pas dérisoire une tactique, qui ne fut peut-être que le déguisement de la résignation? Aussi bien l'équivoque du vote ne concerne-t-elle que le vote lui-même, non la portée du projet, dont elle constitue en fait un aveu explicite: Si l'on  a pu  vouloir camoufler la signification des pouvoirs accordés au gouvernement, c'est bien parce que cette signification ne souffre pas la discussion. Croit-on que les Algériens vont s'y tromper? La droite de l'Assemblée, en tous cas, n'a pas nourri une bien longue inquiétude: il a suffi que M. Mollet réponde superbement qu'il ferait sa politique, c'est-à-dire celle de de son projet, pour que M. Bidault, qui l'avait sommé de lever l'équivoque, se sente aussitôt tranquillisé. Il sait bien que les faits et la logique de la situation resteront de son côté, si l'on se contente de les recouvrir de la phraséologie traditionnelle.

 

Bien entendu, le projet annonce d'impressionantes réformes sur les plans économiques et social. Qu'est-ce que cela coûte? Voilà longtemps qu'on promet aux Algériens d'améliorer leur sort, de ne plus les traiter en occupants sans titre de leur propre sol. On leur a fait, dans le passé, tant de promesses, qu'on a fini par croire qu'elles ont été tenues et qu'on s'étonne de l'ingratitude de ces gens qui ont le mauvais esprit de ne pas s'en apercevoir! Aujourd'hui, quand un gouvernement français promet quelque chose, même s'il est sincère, il ne peut être cru. Le premier qui voudrait réellement agir devrait se garder de l'annoncer, car il lui suffirait de proclamer ses bonnes intentions, pour qu'il soit aussitôt, et à bon droit, soupçonné de mentir. Comprendre enfin cette méfiance justifiée par tant de précédents, telle est la condition probable pour définir une politique susceptible de convaincre les Algériens. Voià pourquoi il est vain de porter à l'actif du gouvernement les bonnes intentions qu'il affiche et de justifier ainsi le soutien qu'on lui apporte.

 

Leur sincérité serait d'ailleurs la preuve de leur sottise. Imaginer que le problème algérien est d'abord un problème économique et social, c'est au fond admettre comme intangible le fait même de la colonisation. Celle-ci, voudrait-on faire croire, aurait donné lieu à des abus et c'est pourquoi des réformes seraient nécessaires. Mais les abus de la colonisation sont la colonisation même. Croire qu'on y mettra fin, un par un, c'est les considérer comme de simples accidents qui auraient pu être évités, alors qu'ils sont les éléments d'un système. On ne saurait donc les abolir sans mettre en cause le système lui-même, c'est-à-dire l'oppression coloniale. Affirmer le contraire, c'est vouloir la maintenir, ou, si l'on est de bonne foi, se condamner à l'impuissance. Le problème est donc d'abord politique: c'est une question de souveraineté. Le gouvernement ne peut l'ignorer, sans quoi il ne se livrerait pas à ses acrobaties verbales. Quand M. Mollet parle de "respecter la personnalité algérienne", quand il reconnaît aux Algériens cette "dignité" qui est l'éminente vertu du pauvre destiné à le rester, c'est très précisément pour ne pas parler du "fait national algérien". Invoquer la "personnalité algérienne", c'est simplement substituer à la fiction trop décriée de "l'Algérie, trois départements français", celle d'une Algérie-province aux traits si particuliers qu'elle pose "un problème unique au monde" - ce qui dispense de lui trouver une solution. Des réformes économiques et sociales, certes, il en faut, mais elles n'auront de portée que dans la perspective d'une reconnaissance du droit à l'indépendance, cette indépendance qu'on n'ose plus disputer à la Tunisie et au Maroc.

 

Admettons pourtant qu'on puisse les promouvoir à la façon dont l'entend le gouvernement et que celui-ci veuille vraiment les mettre en oeuvre. Il faut alors donner raison à ses adversaires (ou tout simplement à ses partisans) de droite : c'est bien pourquoi elle ne les inquiète pas ! Prétendre mener de front ce qu'on appelle pudiquement la pacification et les réformes, c'est une plaisanterie, qui malheureusement semble recueillir quelque crédit auprès des partis de gauche. On ne réformera vraiment la structure économique et sociale de l'Algérie que dans la paix. Il est absurde par exemple de penser qu'on pourra même amorcer une réforme du régime foncier dans le climat actuel et quand le tiers de l'Algérie échappe au contrôle des autorités françaises. Si donc on rejette toute idée de paix négociée, les réformes seront nécessairement postérieures au "rétablissement de l'ordre", si jamais il a lieu et si l'on y songe encore. Dans les circonstances présentes, mettre au premier plan l'urgence des réformes, ou bien c'est parler pour ne rien dire, ou bien, et très logiquement, c'est sous-entendre qu'un succès militaire rapide - et donc l'intensification de la guerre - est le seul moyen de respecter cette urgence. C'est par conséquent nier celle-ci au moment où on l'affirme, puisqu'il faut alors nécessairement renforcer d'abord l'appareil répressif. Il n'a d'ailleurs pas fallu attendre longtemps pour le vérifier : les "pouvoirs spéciaux" étaient à peine votés que des mesures militaires étaient seules décidées, que les journaux ne s'interrogeaient sur rien d'autre que sur leur efficacité et qu'une campagne de presse tendait à préparer l'opinion à une aggravation de la situation et aux décisions qui pourraient être prises pour y faire face. Autrement dit, quelle que soit la perspective choisie, le problème des réformes ne pourra être honnêtement posé qu'une fois la paix revenue. La seule question est de savoir si cette paix sera celle de l'oppression pour un temps réaffermie ou le fruit d'une négociation sans doute difficile mais loyale. Dans le premier cas, il est peu probable qu'elles voient jamais le jour; dans le second, elles seront l'oeuvre du peuple algérien. C'est ici que M. Bourgeaud éclate de rire: il sait bien, ce démocrate, que le mouvement national algérien est aux mains de féodaux moyennâgeux. C'est l'histoire de la paille et de la poutre. Répondons-lui simplement que si les réformes ne sont pas entreprises par les Algériens, elles ne le seront par personne, et que nous ne pouvons contribuer à cette oeuvre nécessaire qu'en combattant avec les Algériens la seule tyrannie qu'ils connaissent aujourd'hui : la tyrannie coloniale.

 

De quelque façon qu'on la considère, la loi sur les "pouvoirs spéciaux" n'a donc de sens que par et pour la guerre. Comment s'en étonner? Ce texte est parfaitement dans la ligne de la politique suivie par M. Mollet depuis son arrivée au pouvoir. Le passé de ce gouvernement prépare son avenir. Mais aurait-il une politique cachée, qui justifierait la confiance mitigée que certains lui accordaient encore? Ne feindrait-il pas de poursuivre une politique que pour en dissimuler une autre? Qu'est-ce qui, dans dans ses actes, annonce donc qu'il compte malgré tout rechercher la paix? A Alger, il cède à l'émeute des ultras; à Paris, il interdit les manifestations contre la guerre. Qu'est-ce qui permet de croire, comme le suggérèrent les esprits forts, qu'il n'utilisera pas les pouvoirs spéciaux? En fait, tous ses actes depuis qu'il est au pouvoir, contredisent une déclaration d'investiture pourtant timide : il démissionne Catroux, envoie des renforts, demande aux combattants de déposer les armes sans  garantie ni contrepartie, confie à M. Lejeune, qui veut se faire pardonner son antimilitarisme de jeune homme, le soin de galvaniser une armée elle-même travaillée par le doute. Tout ce qu'il y a de positif dans la politique gouvernementale va dans le sens de la guerre. Reste, dira-t-on, la non-exécution des condamnés à mort. Voilà où nous en sommes : le gouvernement Faure-Pinay n'osait pas davantage et il faudrait y voir une preuve de sa bonne volonté! Et encore n'est-ce qu'un sursis, qui chaque jour peut prendre fin : une menace autant qu'une grâce. On reconnaît bien là le style de M. Mollet, de sa fade rhétorique qui indéfiniment balance entre la fermeté et la douceur, prétend à la fois intimider et concilier. Le 28 février, il lance un appel radiophonique, au nom de la France, mais à qui? Un appel à la confiance - sans autre garantie qu'un siècle d'oppression et de mensonge - a de toute façon peu de chances d'être entendu, et moins encore quand par surcroît il s'adresse à ceux, qui, en s'insurgeant, montrent assez clairement que la confiance est perdue. En vérité, M. Mollet sait bien qu'il ne sera pas répondu à son appel-ultimatum. Il a beau le faire répandre à des centaines de milliers d'exemplaires dans les montagnes d'Algérie, ce n'est pas aux fellaghas qu'il le destine, mais à lui-même. Il soupire à la radio en espérant que les armes, magiquement, se tairont : c'est pour se consoler de préparer déjà, dans un "sursaut" viril et navré, les siennes.

 

Au mieux, ce qu'on peut attendre d'un tel homme, s'il doit finalement reculer devant la guerre totale, c'est ce qu'on a appelé pour l'Indochine le pourrissement du conflit. Il y installera la France, mais il est à craindre que d'autres prendront très vite la relève et le conduiront jusqu'à son terme : la catastrophe après, peut-être, une victoire passagère et ignominieuse. En 1947 aussi, quand débuta la guerre du Viet-Nam, les socialistes étaient au pouvoir. Alors, aussi, ils disaient qu'ils ne voulaient pas la guerre, mais ils l'ont faite : irréparablement. Le langage, les thèmes sont déjà les mêmes : nous n'aurions en face de nous que des bandes rebelles, assurant leur emprise sur les populations locales par une propagande mensongère et par la terreur, et soutenues par l'étranger. Pékin hier, aujourd'hui Le Caire; quant à la défense du "monde libre", elle n'est pas loin!

 

Comme en Indochine, le seul point fixe de toute cette politique, c'est le refus de négocier avec ceux contre qui l'on se bat. Mais Dien-Bien-Phu n'est pas encore oublié. Il faut donc cette fois-ci justifier ce refus. Le grand argument, c'est l'absence "d'interlocuteur valable". Comme s'il y avait de quoi se vanter, comme si cela ne révélait pas l'état d'abaissement dans lequel on a tenu longtemps l'Algérie, on déclare gravement qu'il n'existe pas là-bas de mouvement politique comparable au Neo-Destour en Tunisie ou à l'Istiqlal au Maroc. En fait, on sait parfaitement quels contacts il faudrait prendre pour préparer une négociation. Mais justement, dit-on, alors, contrairement à ce qui s'est passé en Tunisie ou au Maroc, ces contacts n'ont jamais existé. Comment les nouer si nos adversaires ne s'y prêtent pas? Comprenons d'abord leur méfiance: au Maroc et en Tunisie, nous n'avons pas systématiquement comme en Algérie déconsidéré les leaders nationalistes, et surtout nous n'y avons pas massacré quarante mille hommes comme en 1945 dans le Constantinois! De bonnes paroles ne suffiront pas à dissiper cette méfiance. Il faudrait pour y parvenir des mesures sans équivoque, telle la libération des détenus politiques, que M. Mollet avait envisagée dans sa déclaration d'investiture, mais dont, après son voyage à Alger, il n'a plus rien dit. Il parle aujourd'hui d'élections libres : elles permettront, dit-il, de connaître les authentiques représentants de la population algérienne, ceux avec qui il sera possible de discuter. Candeur ou duplicité? Les Algériens ont une certaine expérience des élections auxquelles on les convie régulièrement pour désigner quelques créatures de l'administration. Il faudrait cette fois leur donner des garanties certaines quant à la loyauté de ces élections. Et surtout, le problème est le même que pour les réformes : les élections libres supposent la paix, elles n'auront pas lieu, ou seront aussi truquées que les réformes seront vides de sens, si l'on rejette toute idée de paix négociée. Mais qu'est-ce donc qui hérisse tant de gens dans l'idée de négociation? C'est la pensée qu'en négociant, on abandonnerait un million et demi de Français établis en Algérie. Le gouvernement et sa presse jouent de cette crainte avec une virtuosité de maitre-chanteur. Ils reprochent volontiers aux partisans de la négociation de confondre la masse des Français avec une "poignée" d'extrémistes, les intérêts des premiers avec les privilèges des gros colons. Mais cette confusion, c'est au contraire le gouvernement qui la commet et l'entretient, car, en faisant la guerre, ce sont ces privilèges seuls qu'il défend tout en voulant faire croire qu'il défend aussi ces intérêts.En fait, les Français ont tout à perdre dans la poursuite de la guerre, alors que la négociation ne leur fermerait pasl'avenir: bien plus, elle constitue pour eux, la seule issue. Les Algériens n'entendront pas raison, disent-ils, ils veulent nous jeter à la mer! Comment le savoir, si l'on refuse tout dialogie? Négocier, ce n'est pas capituer, sauf pour M. Soustelle qui a engagé tout son crédit dans la guerre. Négocier, c'est précisément faire valoir ce qu'on croit être ses droits, c'est confronter et adapter des perspectives d'abord et normalement divergentes. Cela ne suppose qu'un seul abandon préalable : celui du recours à la force. C'est pourquoi le premier objet d'une négociation serait aujourd'hui un cessez-le-feu. Une telle négocaition impliquerait évidemment qu'on reconnaisse ce que représente ceux qui nous combattent: la réalité nationale algérienne.Mais la guerre n'en constitue-t-elle pas déjà la reconnaissance par l'absurde? Il faut beaucoup de mauvaise foi pour refuser cette conclusion.

 

MM. Mollet et Lacoste semblent n'en pas manquer. Il faut donc poser à nouveau la question ; si cette politique est sans excuse, si elle aggrave une guerre honteuse et absurde, pourquoi ne l'avoir pas dit? Car il est peu croyable que les radicaux mendessistes, les communistes et même la plupart des socialistes ne s'en rendent pas compte. Ils n'ont maintenu aucune équivoque car il n'en existait pas. Ils ont espéré en créer une, obscurcir une politique qui sans leur appui serait trop claire. Mendès-France et quelques ministres socialistes jouent, dit-on, les otages à l'intérieur du gouvernement, mais leur présence finirait par faire basculer le corps mou et sans tête du gouvernement vers la négociation. Les communistes, à l'extérieur, feraient de même. Pris entre ces deux forces douces, le gouvernement serait conduit malgré lui à travailler pour lapaix. C'est oublier que d'autres forces aussi s'exercent sur le gouvernement et qu'elles l'emporteront d'autant plus aisément qu'on laissera celui-ci mettre en place tous les moyens de la guerre. On conçoit qu'il est difficile aux communistes d'abandonner les chances entraperçues de l'unité d'action, de compromettre la nouvelle politique internationale que laissait timidement entrevoir le discours de Pineau. Mais le prix à payer pour le Front populaire et la coexistence ne saurait être la guerre en Algérie. Qu'elle se poursuive encore et il faudra bien abandonner ce gouvernement à son sort. Seulement, on ne décroche pas si aisément d'une politique, dont on vient, quoi qu'on en dise, d'accepter les prémisses. Vouloir à tout prix se donner bonne conscience ne suffit pas, il est vrai, pour choisir une politique. On a le droit de ne pas accepter d'emblée de se trouver seuls à nouveau pour des années à dénoncer une "sale guerre", qu'on aurait en fait laissé se poursuivre. Mais on accepte alors de partager les responsabilités d'une action, sur laquelle on ne garde qu'une prise incertaine. c'est un risque. Souhaitons que ce ne soit pas une erreur.

 

18 mars.

T.M.

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Ecouter/réécouter, avec la mise en place de la République autoritaire et à la veille de la journée du 30 janvier contre l'état d'exception, l'émission consacrée hier par France-Inter au 17 octobre 1961 avec Sylvie Thénault. Les éclairages sur hier et aujourd'hui sont importants pour notre réflexion. http://www.franceinter.fr/emission-affaires-sensibles-17-octobre-1961-une-nuit-pour-memoire

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30 janvier 2016 6 30 /01 /janvier /2016 21:54

Pour les images en mouvement de la révolution spartakiste

Pour les documents sur Rosa Luxemburg

Pour la magnifique interprétation de l'Internationale

Vidéo réalisée pour une rencontre sur Rosa Luxemburg le 22 janvier 2016 à Bilbao. https://www.youtube.com/watch?time_continue=3&v=uco_7NK2i7w

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30 janvier 2016 6 30 /01 /janvier /2016 20:33
Le texte de l'EZLN pour cette nouvelle année.
PAROLES DE L’EZLN POUR LE 22eme ANNIVERSAIRE
DU DEBUT DE LA GUERRE CONTRE L OUBLI

 

BONSOIR, BONJOUR, COMPANEROS, COMPANERAS, BASES D’APPUI DE L’ARMEE ZAPATISTE DE LIBERATION NATIONALES, COMPANEROS/AS MILITIENS ET MILITIENNES, INSURGEES ET INSURGES, RESPONSABLES LOCAUX ET REGIONAUX, AUTORITES DES TROIS INSTANCES DU GOUVERNEMENT AUTONOME, COMPANEROS/AS PROMOTEURS ET PROMOTRICES DES DIFFERENTES AIRES DE TRAVAIL, COMPANEROS, COMPANERAS DE LA SEXTA NATIONALE ET INTERNATIONALE ET TOUS LES PRESENTS.

 

Compañeras et compañeros, aujourd’hui nous sommes ici pour célébrer le 22* anniversaire du début de la guerre contre l’oubli.

 

Durant plus de 500 ans nous avons souffert de la guerre que les puissants de distinctes nations, langues, couleurs et croyances, nous ont fait pour nous annihiler.

 

Ils ont voulu nous tuer, soit en tuant nos corps, soit en tuant nos idées.

 

Mais nous avons résisté.

 

Comme peuples originaires, comme gardiens de la terre-mère, nous avons résisté.

 

Non seulement ici et non seulement la couleur de la terre que nous sommes.

 

Dans tous les coins du monde qui a souffert avant et qui souffre maintenant, il y a eu, et il y a des gens dignes et rebelles qui ont résisté, qui résistent contre la mort qu’impose celui d’en haut.

 

Le premier janvier 1994, il y a 22 ans, nous avons fait public le “YA BASTA!” que nous avons préparé en digne silence durant une décennie.

 

Taisant notre douleur nous préparions ainsi le cri de notre douleur.

 

De feu fut donc notre parole.

 

Pour réveiller à qui dormait.

 

Pour lever à qui tombait.

 

Pour indigner à qui se conformait et se rendait.

 

Pour rebeller l’histoire.

 

Pour l’obliger à dire ce qu’elle taisait.

 

Pour révéler l’histoire des exploitations, assassinats, spoliations, mépris, et les oublis que se cachaient derrière l’histoire d’en haut.

 

Cette histoire des musées, statuts, livres, textes, monuments aux mensonges.

 

Avec la mort des nôtres, avec notre sang, nous avons secoué la somnolence d’un monde résigné à la déroute.

 

Ce n’étaient pas que des paroles. Au sang de nos tombés et tombées en ces 22 années, s’ajoute celui d’années, lustres, décennies, siècles antérieurs.

 

Nous avons du choisir donc, et nous avons choisi la vie.

 

C’est pour ça, donc et maintenant, pour vivre nous mourrons.

 

Aussi simple comme notre sang peint les rues et murs des villes qui nous méprisent maintenant comme avant elles le faisaient, c’était donc notre parole.

 

Et ça continue de l’être:

 

Comme drapeau de lutte, ont été nos 11 demandes: Terre, travail, alimentation, santé, éducation, logement digne, indépendance, démocratie, liberté, justice et paix.

 

Ces demandes ont été celles qui nous ont fait nous lever en arme car c’est ce qu’il nous manque à nous les peuples originaires, et la majorité des personnes dans ce pays et dans tout le monde.

 

De cette manière nous avons démarré notre lutte contre l’exploitation, la marginalisation, l’humiliation, le mépris, l’oubli, et pour toutes les injustices que nous vivons causées par le mauvais système.

 

Car pour les riches et puissants nous ne servons seulement que pour être leurs esclaves, pour qu’ainsi ils soient chaque fois plus riche et nous, chaque fois plus pauvres.

 

Après avoir vécu tant de temps sous cette domination et spoliation, nous disons:

 

YA BASTA! ET C’EST MAINTENANT QUE S’ARRETE LA PATIENCE!

 

Et nous avons vu qu’il ne nous reste pas d’autre chemin que de prendre nos armes pour tuer ou mourir pour une cause juste.

 

Mais nous n’étions pas seuls, seules.

 

Nous ne le sommes pas maintenant.

 

Au Mexique et dans le monde la dignité a pris les rues et a demandé un espace pour sa parole.

 

Nous avons compris donc.

 

A partir de ce moment notre forme de lutte a changé et nous avons été et sommes ouïe attentive et parole ouverte, car depuis le début nous savons qu’une lutte juste du peuple est pour la vie et non pas pour la mort.

 

Mais nous avons à côté nos armes, nous ne les laisserons pas, elles seront avec nous jusqu’à la fin.

 

Car nous avons vu que où notre ouïe est allée à cœur ouvert, le Puissant a opposé sa parole de duperie son cœur d’ambition et de mensonge.

 

Nous avons vu que la guerre d’en haut continue.

 

Son plan et ses objectifs étaient et est de nous faire la guerre jusqu’à nous exterminer. C’est pour ça, au lieu de résoudre les justes demandes, il a préparé et prépare, a fait et fait la guerre avec ses armements modernes, forme et finance des groupes paramilitaires, offre et reparti des miettes profitant de l’ignorance et la pauvreté de certains.

 

Ces puissants d’en haut sont bêtes. Ils ont pensé que qui étaient prêts à écouter, étaient aussi prêts à se vendre, à se rendre, à vaciller.

 

Ils se sont donc trompés.

 

Il se trompe maintenant.

 

Car nous les zapatistes, nous savons bien clairement que nous ne sommes pas des mendiants ou des inutiles qui attendent que tout se résolve seul.

 

Nous sommes des peuples avec dignité, avec décision et conscience pour lutter pour la vraie liberté et justice pour toutes, pour tous, pour tou/t/e. Sans qu’importent sa couleur, sa race, son genre, sa croyance, son calendrier, sa géographie.

 

C’est pour ça que notre lutte n’est pas locale, ni régionale, ni même nationale. Elle est universelle.

 

Parce que universelles sont les injustices, les crimes, les spoliations, les mépris, les exploitations.

 

Mais sont aussi universels, la rébellion, la rage, la dignité, le désir d’être meilleurs.

 

C’est pour cela que nous avons compris qu’il serait nécessaire de construire notre vie nous mêmes avec autonomie.

 

Au milieu des grandes menaces, des agressions militaires et paramilitaires, et les constantes provocations du mauvais gouvernement nous avons commencé à former notre propre système de gouverner, notre autonomie, avec notre propre éducation, notre propre santé, notre propre communication, notre forme de protéger et travailler à notre terre mère, notre propre politique comme peuple et notre propre idéologie de comme nous voulons vivre comme peuple avec une autre culture.

 

Là où d’autres, attendent que depuis en haut les solutions de ceux d’en bas arrivent, nous, les zapatistes nous avons commencé à construire notre liberté comme on sème, comme on construit, comme on grandit, c’est à dire, depuis en bas.

 

Mais le mauvais gouvernement essaye de détruire et de terminer notre lutte et résistance avec une guerre qui change d’intensité comme elle change sa politique trompeuse, avec leurs mauvaises idées, avec leurs mensonges, en usant leur moyens de communication pour les diffuser, et avec la répartition de miettes dans les villages indigènes là où il y a des zapatistes, pour ainsi diviser et acheter les consciences en appliquant de cette forme son plan de contre insurrection.

 

Mais la guerre qui vient d’en haut, compañeros, compañeras, sœurs et frères, est toujours la même, elle n’amène que la destruction et la mort.

 

Vous pouvez changer les idées et les bannières avec lesquelles elle arrive, mais la guerre d’en haut détruit toujours, tue toujours, jamais elle ne sème autre chose que la terreur et le désespoir.

 

Au milieu de cette guerre nous avons du marcher jusqu’à ce que nous voulions.

 

Nous ne pouvions pas nous asseoir et attendre à ce qu’ils comprennent ceux la même qui ne comprennent pas, et qui ne veulent pas comprendre

 

Nous ne pouvions pas nous asseoir à attendre que le criminel se renie soit même et son histoire et se convertisse, se désolé en quelque chose de bon.

 

Nous ne pouvions pas attendre une large et inutile liste de promesses qui seraient oubliées quelques minutes après.

 

Nous ne pouvions pas attendre à ce que l’autre, différent mais pareil en douleur et rage, nous regarde et en nous regardant se voit.

 

Nous savions comment faire

 

Il n’y avait et il n’y a pas de livre, manuel ou doctrine qui nous disaient commetn faire pour résister, et en même temps construire quelque chose de nouveau et meilleur.

 

Peut être pas parfait, peut être différent mais toujours notre, de nos peuples, des femmes, hommes, filles et anciens qui avec leur cœur collectif couvrent le drapeau noir avec l’étoile rouge de cinq pointes et les lettres qui leur donnent non seulement un nom mais aussi un compromis et destin: EZLN

 

Donc, nous cherchons dans notre histoire ancestrale, dans notre cœur collectif, et lors des chutes, avec erreurs et les échecs, nous avons construit ce que nous sommes, et qui non seulement nous maintient en vie et en résistance, mais aussi nous lève digne et rebelles.

 

Durant ces 22 années de lute de résistance et Rébellion nous avons continuer à construire une autre forme de vie, nous gouvernant nous mêmes comme peuples collectif que nous sommes, sous les 7 principes du diriger en obéissant, construisant un nouveau système et une autre forme de vie comme peuples originaires.

 

Un où le peuple dirige et le gouvernement obéit.

 

Et notre cœur simple voit ce qui ce qui est le plus saint, car il naît et grandit du même peuple, c’est à dire, c’est le même peuple qui opine, discute, pense, analyse, propose et décide quelle chose est la mieux pour son bénéfice, continuant l’exemple que nous ont laissé nos ancêtres.

 

Comme nous expliqueront après, nous voyons que dans les communautés des partis politiques, règnent l’abandon et la misère, dirige l’oisiveté et le crime, la vie communautaire est détruite, blessée déjà mortellement.

 

Le fait de se vendre au mauvais gouvernement non seulement n’a pas résolu ses besoins, mais en plus a rajouté plus d’horreurs.

 

Là où il y avait avant la faim et la pauvreté, aujourd’hui elles continuent d’y être, mais en plus il y a le désespoir.

 

Les communautés des partis politiques se sont converties en groupes de mendiants qui ne travaillent pas, ils attendent juste le programme gouvernemental d’aide suivant, c’est à dire ils attendent la prochaine époque électorale.

 

Et cela n’apparaît dans aucuns rapports du gouvernement municipal de l’état ou fédéral mais c’est la vérité qui peut se voir dans les communautés des partis: paysans qui ne savent plus travailler la terre, maisons en ciment vides car ni le ciment ni les tôles ne peuvent se manger, familles détruites, communautés qui se réunissent uniquement pour recevoir l’aumône gouvernementale.

 

Dans nos communautés peut être il n’y a pas de maison en ciment, ni de télévisions digitales ni de camions dernier modèles mais nos gens savent travailler la terre. Ce que nous mettons sur nos tables, les vêtements qui nous habillent, la médecine qui nous soulage, le savoir qui s’apprend, la vie qui passe est NOTRE, produit de notre travail et de nos savoir. Ce n’est un cadeau de personne.

 

Nous pouvons le dire sans peine: les communautés zapatistes ne sont pas seulement mieux qu’il y a 22 ans. Leur niveau de vie est supérieur à celui de ceux qui se sont vendus aux partis de toutes les couleurs.

Avant pour savoir si quelqu’un était zapatiste, ça se voyait de si il portait un foulard rouge, ou un passe montagne.

 

Maintenant il suffit de voir si il travaille la terre, si il prend soin de sa culture, si il étudie pour connaître la science et la technique, si il respecte les femmes que nous sommes, si il a le regard en haut et propre, si il sait qui dirige comme collectif, si il voit les charges des gouvernement autonomes rebelles zapatistes comme service et non comme business, et si, quand on lui demande quelque chose qu’il ne sait pas, répond ” je ne sais pas…encore”, si quand on se moque en lui disant que les zapatistes n’existent plus, qu’ils sont que très peu, il répond “ne t’en fais pas, nous allons être plus, parfois ça tarde, mais si nous allons être plus”, si il regarde loin dans le calendrier et géographie, si il sait que le demain se sème aujourd’hui.

 

Mais oui, nous reconnaissons qu’il nous manque beaucoup à faire, il nous manque encore de nous organiser plus et mieux.

 

Pour cela nous devons nous forcer plus à nous préparer pour réaliser plus et mieux notre travaux de nous gouverner, car c’est de là que vient de nouveau le mal des mals: le mauvais système capitaliste.

 

Et nous devons savoir comment l’affronter. Nous avons déjà 32 ans d’expériences de lutte de Rébellion et Résistance.

 

Nous sommes déjà ce que nous sommes.

Nous sommes l’Armée Zapatistes de Libération Nationale.

Nous sommes ! bien qu’on ne nous noment pas.

Nous sommes ! bien qu’avec silences et calomnies vous nous oubliez.

Nous sommes ! bien que vous ne nous regardiez pas.

Nous sommes dans le pas, dans le chemin, dans l’origine, dans le destin.

 

Et dans ce que nous sommes, voyons, regardons, nous écoutons des douleurs et souffrances proches et lointaines en calendrier et géographies.

 

Et nous regardons avant et nous regardons maintenant.

Une nuit sanglante, plus si se serait possible, se tend sur le monde.

Le Puissant non seulement insiste à continuer d’exploiter, réprimer, mépriser et nous spolier.

Il est décidé à détruire le monde entier, si cela lui donne des bénéfices, argent, paie.

C’est clair qu’arrive le pire pour toutes, tous, tou/t/e

 

Car les grand riches multimillionnaires de quelques rares pays, continuent avec l’objectif de saccager toutes les richesses naturelles dans tout le monde, tout ce qui nous donne la vie comme l’eau, les terres, les forêts, les montagnes, rivières, airs et tout ce qui est en dessous du sol: or, pétrole, uranium, ambre, souffre, charbon et autre minéraux. Car ils ne la considèrent pas la terre comme source de vie, mais comme un business et il convertit tout en marchandise, et la marchandise il la convertit en argent, et ainsi ils veulent nous détruire complètement.

 

Le mal et le mauvais ont un nom, histoire, origine, calendrier, géographie: c’est le système capitaliste.

 

Qu’importe comment ils le peignent, qu’importe le nombre qu’il lui donne, qu’importe la religion qui l’habille, qu’importe la bannière qu’il lève.

 

C’est le système capitaliste.

 

C’est l’exploitation de l’humanité et du monde qui l’habite.

 

C’est le mépris à tout ce qui est différent et qui ne se vend pas, ne se rend pas ne vacille pas.

 

C’est lui qui poursuit, enferme, assassine,

 

C’est lui qui vole.

 

Face à lui surgissent, naissent, se reproduisent, grandissent et meurent, des sauveurs, des leaders, des candidats, des gouvernements, des partis qui offrent la solution.

 

Comme une marchandise de plus, s’offrent les recettes pour résoudre les problèmes.

 

Peut être quelqu’un croit encore que d’en haut, de là où viennent les problèmes, viendront les solutions.

 

Peut être il y a encore des gens qui croit en des sauveurs locaux, régionaux, nationaux et mondiaux.

 

Peut être, il y a encore des gens qui espèrent que quelqu’un fasse ce qui nous correspond de faire, à nous mêmes.

 

Se serait très bien, oui.

 

Tout facile, commode, sans efforts majeurs. Seulement lever la main, cocher un bulletin, remplir un formulaire, applaudir, crier un slogan, s’affilier à un parti politique, voter pour en jeter un et qu’un autre rentre.

 

Peut être nous disons nous pensons, nous, zapatistes que nous sommes ce que nous sommes.

 

Se serait très bien comme ça, mais ça ne l’est pas.

 

Car ce que nous avons appris comme zapatistes que nous sommes et sans que personne ne nous l’ai appris, comme si ce n’était pas de notre propre pas, c’est que personne, absolument personne, ne va venir nous sauver, nous aider, trouver des solutions à nos problèmes, ou soulager nos douleurs, à nous offrir la justice dont nous avons besoin et méritons.

 

C’est seulement ce que nous faisons nous, hommes et femmes, chacun selon son calendrier et sa géographie, selon leur nom collectif, leur pensée, et leur action, son origine et son destin.

 

Et aussi nous avons appris, comme zapatistes que nous sommes, que c’est seulement en organisation que c’est possible.

 

Nous avons appris que si un s’indigne, un, une, un/e, c’est bien.

 

Que si s’indignent plusieurs, plusieurEs, beaucoup, alors une lumière s’allumera dans un coin du monde et sa lumière arrivera à briller pour quelques instants toute la face de la terre.

 

Mais nous avons aussi appris que si ces indignations s’organisent….Ah! Alors ce n’est pas une lumière momentanée qui illumine les chemins terrestres.

 

Alors c’est comme un murmure, comme une rumeur, comme un tremblement qui commence à sonner au début, plus fort après.

 

Comme si ce monde allait accoucher un autre monde, un mieux, plus juste, plus démocratique, plus libre, plus humain…ou humaine… ou humain/e

 

C’est pour cela qu’aujourd’hui nous avons commencé cette partie de nos paroles avec une parole d’avant, mais qui continue d’être nécessaire, urgente, vitale: nous devons nous organiser, nous préparer à lutter, pour changer cette vie, pour créer une autre forme de vie, une autre forme de nous gouverner, nous mêmes les peuples.

 

Car si nous ne nous organisons pas nous seront plus esclavagisés.

 

Il n’y a vraiment plus de quoi se confier dans le capitalisme. Absolument rien. Nous l’avons déjà vécu des centaines d’années son système, nous avons déjà souffert des 4 roues du carrosses du capitalisme: l’exploitation, la répression, la spoliation et le mépris.

 

Il ne reste plus que la confiance entre nous même, là où nous, hommes et femmes savons comment construire une nouvelle société, un nouveau système de gouvernement, avec la vie juste et digne que nous voulons.

 

Parceque maintenant personne ne se sauve de la tempête de l’hydre capitaliste qui détruira nos vies.

 

Indigènes, paysan-e-s, ouvrier-e-s, maitre-sses, âme de foyer, intellectuels, travailleurs et travailleuses en général car il y a beaucoup de travailleurs qui luttent pour survivre de leur vie quotidienne, certains avec patron et d’autres non, mais ils tombent dans la même griffe du capitalisme.

 

C’est à dire qu’il n’y a pas de salut dans le capitalisme.

 

Personne ne va nous diriger, ce sont nous mêmes, qui nous dirigeons, nous prenant en compte de comment nous pensons résoudre chaque situation.

 

Car si nous pensons qu’il y a qui nous dirige, ben, nous avons déjà vu comment ils nous ont dirigé durant les centaines d’années d’avant et dans le système capitaliste, ça ne nous sert pas à nous les merdeux. Pour eux oui, car là oui, seulement assis, ils ont gagné de l’argent pour vivre.

 

A tous, ils leur ont dit ” votez pour moi”, je vais lutter pour qu’il n’y ait pas plus d’exploitation, et quand ils arrivent dans le poste où on gagne de l’argent sans suer, automatiquement ils oublient de tout ce qu’ils ont dit, ils commencent à créer plus d’exploitation, à vendre le peu qui reste de la richesse de nos pays. Ces vendeurs de patries sont inutiles, hypocrites, parasites qui ne servent pas.

 

C’est pour cela, compañeros, compañeras, la lutte n’est pas terminée, nous sommes à peine entrain de commencer, nous avons à peine 32 ans, parmi lesquels 22 ont été publics.

 

C’est pour cela que nous devons nous unir plus, nous organiser mieux pour construire notre bateau, notre maison, c’est à dire notre autonomie, car c’est celle qui va nous sauver de la grande tempête qui se rapproche, nous devons fortifier plus nos aires de travial et nos travaux collectifs.

 

Nous n’avons pas d’autre chemin que celui de nous unir de nous organiser pour lutter et nous défendre de la grande menace du mauvais système capitaliste car les méchancetés du capitalisme criminel qui menace l’humanité ne va respecter personne, il va balayer à tous sans distinction de race, de parti, ni de religion, car il l’a démontré durant beaucoup d’années qu’ils ont toujours mal gouverné, menacé, poursuit, enfermé, torturé, disparu et assassiné à nos peuples des champs et de la ville dans tout le monde.

 

C’est pour ça que nous vous disons compañeros et compañeras, garçons et filles, jeunes et jeuneEs, vous comme nouvelles générations vous êtes le futur de nos peuples, de notre lutte, et de notre histoire, mais vous devez comprendre que vous avez une tache et obligation: continuer l’exemple de nos premiers compañeros de nos compañeros majeurs en age, de nos parents et grands parents et tous ceux qui ont commencé cette lutte.

 

Elles et eux ils nous ont déjà marqué le chemin, maintenant nous devons continuer et maintenir ce chemin, mais pour cela on y arrivera en nous organisant dans chaque génération et en génération , comprendre cela et s’organiser pour ça, et jusqu’à arriver à la fin de notre lutte.

 

Car vous comme jeunes vous êtes une partie importantes de nos peuples, c’est pour cela que vous devez participer à tous les niveaux de travail qu’il y a dans notre organisation et dans toutes les aires de travail de notre autonomie, et que vous soyez les générations qui continueront à à diriger notre propre destin avec démocratie, liberté et justice, tout comme nous apprennent nos compañeros et compañeras premiers.

 

Compañeras et compañeros, tous et toutes, nous sommes surs que nous allons réussir un jour ce que nous voulons, pour tous tout, c’est à dire notre liberté car maintenant notre lutte avance petit à petit et nos armes de lutte sont notre résistance, notre rébellion et notre parole vraie, qu’il n’y a pas de montagnes ni de frontières qui peuvent l’empêcher, jusqu’à ce qu’elle arrive dans les oreilles et les cœurs d’autres frères et sœurs du monde entier.

 

C’est à dire que nous sommes chaque fois plus ceux qui comprenons la lutte contre la gravissime situation d’injustice dans laquelle ils nous tiennent, que cause le mauvais système capitaliste dans notre pays et dans le monde.

 

Nous sommes aussi clair que au long de notre lutte il y a eu et il y aura des menaces, répressions, persécutions, spoliations, contradictions et moqueries de la part des trois niveaux des mauvais gouvernements, mais nous devons être claires que si le mauvais gouvernement nous haït c’est parceque nous avons le bon chemin; s’il nous applaudit c’est que nous dévions notre lutte.

 

Nous n’oublions pas que nous sommes les héritiers d’il y a plus de 500 ans de lutte et de résistance. Dans nos veines courre le sang de nos ancêtres, ils nous ont hérité l’exemple de lutte et de rébellion et être gardien de notre terre mère car c’est en elle que nous sommes nés, en elle nous vivons et en elle nous mourrons.

 

-*-

 

compañeras, compañeros zapatistes,
compañeros, compañeras, compañeroas de la Sexta:

Soeurs et frères:

C’est notre première parole de l’année qui commence.

Plus de paroles viendront, plus de pensées.

Peu à peu nous montreront de nouveau notre vision, nos cœurs que nous sommes.

 

Maintenant nous voulons juste terminer en vous disant que pour honorer et respecter le sang de nos tombés, ça ne suffit pas de simplement s’en rappeler, souvenir, pleurer, prier, mais nous devons continuer l’exemple et continuer la tâche qu’ils nous ont laisser, faire dans la pratique le changement que nous voulons.

 

C’est pour ça compañeros et compañeras pour ce jour si important c’est le moment de réaffirmer notre conscience de lutte et de nous compromettre pour continuer en avant, ça coûtera ce que ça coûtera, il se passera ce qu’il se passera, mais nous ne permettrons pas que le mauvais système capitaliste détruise ce que nous avons conquit, et le peu que nous avons pu construire avec notre travail et effort durant plus de 22 ans: notre liberté!

 

Maintenant ce n’est pas le moment de reculer, de nous démotiver ou de nous fatiguer, nous devons être plus fermes dans notre lutte, maintenir ferme les paroles et exemples que nous ont laissé nos premiers compañeros: de ne pas se rendre, ne pas se vendre, et ne pas vaciller.

 

DEMOCRATIE
LIBERTE
JUSTICE

Depuis les montagnes du Sud Est Mexicain
Pour le Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène – COmmandance Général de l’
Armée Zapatiste de Libération Nationale
Sous Commandant Insurgé Moisés Sous Commandant Insurgé Galeano
Mexique, Premier janvier 2016.

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Militants d'AD

Situation des  MILITANTS

Nathalie Ménigon

Georges Cipriani

en libération conditionnelle

Jean-Marc Rouillan

en semi-liberté 

NOS COMBATS

(avril 2010)

Après la semI-liberté de Georges Cipriani, la campagne continue pour la libération de Jean-Marc Rouillan
et encore et toujours  
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

(septembre 2008)

Contre le risque de peine infinie pour les prisonniers révolutionnaires - contre la rétention de sûreté - contre le CNO
Pour une libération complète et sans condition des prisonniers révolutionnaires
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

  (août 2009)


Le combat pour la libération des prisonniers d'Action directe doit donc continuer et se renforcer ...
Après la réincarcération de Jean-Marc Rouillan, nous avons appris ce 20 août, le refus brutal et tellement politique de la libération conditionnelle pour Georges Cipriani.

Alerte: La santé, la vie de Jean-Marc Rouillan sont menacées, il doit être libéré.
Liberté pour Georges Cipriani'

C. GAUGER ET S. SUDER

PROCES CONTRE C. GAUGER ET S. SUDER

Pour suivre le procès : lire

 

LIBERATION DE SONJA SUDER

EMPRISONNEE DEPUIS SEPTEMBRE 2011 POUR DES FAITS REMONTANT A PLUS DE TRENTE ANS ET SUR LES SEULES ACCUSATIONS D'UN TEMOIN REPENTI HANS-JOACHIM KLEIN.

 

ARRET DES POUSUITES CONTRE CHRISTIAN GAUGER ET SONJA SUDER

ENGAGEES AU MEPRIS DE TOUTE PRESCRIPTION

SUR LES SEULES BASES DE DECLARATIONS OBTENUES SOUS LA TORTURE D'UNE PART ET D'UN REPENTI D'AUTRE PART

 

NON A LA TORTURE - NON A LA CITATION COMME TEMOIN D'HERMANN F.

Militant grièvement blessé en 1978, interrogé dès le lendemain d'une opération où il a perdu ses deux yeux et a été amputé des deux jambes, séquestré durant quatre mois sans mandat d'arrêt par la police, maintenu à l'iolement, et dont le tribunal prétend aujourd'hui utiliser les déclarations, qu'il a remis en cause dès qu'il a qu'il a pu être libéré des griffes des policiers.

 

LIBERATION DE SIBYLLE S., ARRETEE LE 9 AVRIL EN PLEIN PROCES POUR REFUS DE TEMOIGNER :

 

condamnée il y a plus de trente ans sur la base des déclarations de son ex-compagnon Hermann F., elle est restée proche de lui toutes ses années et refuse qu'on utilise ces déclarations qui lui ont été extorquées au prix de traitements inhumains.

 


Liberté pour Sibylle et Sonja 2