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L'Internationale

L'Internationale, 1983. Le premier numéro d'un journal paraît, qui reprend le titre de celui publié en 1915 par Rosa Luxemburg - emprisonnée - alors que s'affrontaient les peuples entraînés dans la plus grande des boucheries par le capitalisme, l'impérialisme, et alors que s'étaient ralliés à celle-ci les partis de l'Internationale. En 1919, ceux-ci mettront à mort celle qui avait résisté et qui pour cela avait été emprisonnée. L'internationale 1983 comptera 11 numéros, avant de devoir s'arrêter momentanément : Il témoignera de luttes - et certains qui menèrent ces luttes sont encore aujourd'hui emprisonnés. Il réfléchira à l'évolution du capitalisme - et cette réflexion reste toujours aussi nécessaire. Le blog linter est la chronique d'un journal, c'est par là même la chronique des luttes menées alors, cela pourra être aussi la chronique de luttes menées ... aujourd'hui.

      

       SONJA SUDER EST LIBRE         Procès C. Gauger, S. Suder: Une page pour s'informer 

   PALESTINE - Une carte à ne jamais oublier

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Aux camarades, visiteurs du blog, bienvenue ...
Aux camarades qui viennent de rejoindre le blog, bienvenue. A ceux aussi qui lui rendent visite à l'occasion, bonjour. Le combat n'est jamais un échec, s'informer est déjà un pas vers la conscience. L'ordre et la sécurité ne sont pas le désir de tous, s'aliéner par tous les moyens de la société d'aujourd'hui ne nous intéresse pas. Nous ne cherchons pas à exploiter l'autre. Nous ne tournons pas la page des combats passés, ils sont partie de nous. Et chaque mot que nous lisons, chaque image  que nous voyons, contribue à nous former. Nous ne sommes pas dupes. Nous sommes solidaires. Nous chassons les chasseurs d'enfants. Et nous sommes  le jour face à la nuit sans cesse renouvelée de la violence et de l'oppression. Il n'y a pas d'âge pour la révolte. Et 68 rejoint l'esprit de la Bastille de ce 6 mai où les pavés ont su de nouveau voler. La révolte est une et se rit de toutes les différences.

Pour tous ceux qui viennent sur ce blog, qui font "la route des insoumis" que décrit Nathalie, qui sont et seront les révolutionnaires de demain dont parle Jean-Marc, qui se reconnaissent ce droit à l'insurrection que revendique Georges. Pour chacun, ce collage de Joëlle, mieux qu'un bras d'honneur, à tous ceux qui sont ce que nous refusons.

La queue de la baleine, Nathalie, nous ne la lâcherons pas!

Archives

Joëlle Aubron

Sur ce collage, un poème. linter
C'est l'automne, et ce n'est pas l'automne,
Ces femmes qui marchent
Des combattantes?
Des femmes qui marchent?
Vie de tous les jours ou vie d'exception?
Guerre d'Espagne,
Journées d'après occupation?
Journées d'après l'occupation?
La vie est simple
comme l'est souvent le combat

Entre l'or du feuillage
et le noir et blanc de la vie
Cette image sensible

Georges lors d'une audience devant le JAP en 2005
En tout premier lieu, du fait qu'il va être question ici de mes inclinaisons politiques et de mon évolution depuis 1987 au sein du monde carcéral, je tiens à faire une déclaration de principe : ainsi, conformément à la Constitution de la République française de 1792, repris par l'Article 35 du 26 Juin 1793 *, stipulant un droit à l'insurrection, qui a servi à Valmy pour sauvegarder et étendre la révolution, qui a servi en 1871 avec la Commune de Paris contre l'occupation Prussienne, qui a encore servi en 1940 contre l'occupation national-socialiste allemande et la collaboration pétainiste française, et pour encore servir concrètement après 1968 dans la plupart des pays d'Europe de l'Ouest avec l'insurrection armée larvée et latente contre chaque Etat capitaliste en place et contre l'OTAN ; une Constitution qui après avoir servi depuis son avènement de réfèrent à la plupart des peuples de par le monde pour se libérer des différents maux entretenus que sont, soit l'occupation étrangère, soit l'oppression de classe, soit l'exploitation de l'homme par l'homme jusqu'à l'esclavagisme, leur a ouvert une perspective politique. Et dès lors dans l'assurance qu'elle restera de même une référence au futur pour tous les peuples épris de Liberté, d'Egalité, de Fraternité et de Démocratie, conformément à cette Constitution de 1792 donc, je me refuse à abjurer ces moments historiques comme je me refuse à abjurer la stratégie de Lutte Armée pour le communiste, qui en est une expression particulière.
(
Georges Cipriani  MC Ensisheim, 49 rue de la 1ère armée 68 190 Ensisheim)


Jean-Marc dans une interview en 2005

C'est la question centrale (la question du repentir) depuis notre premier jour de prison. Et c'est le pourquoi de nos condi­tions de détention extraordi­naires, des restrictions actuelles sur le droit de communiquer ou de la censure des correspon­dances. Dans aucune des lois de l'application des peines, il n'est stipulé que le prisonnier doit ab­jurer ses opinions politiques. Mais pour nous, certains procu­reurs n'hésitent pas à affirmer que les revendications du com­munisme impliquent une récidive. Je sais bien que si nous nous repentions, nous serions soudai­nement adulés par la bonne so­ciété, mais ce n'est pas notre vi­sion de la responsabilité poli­tique. Notre engagement n'est pas à vendre ni à échanger contre un peu de liberté.
(Jean-Marc Rouillan 147575 Cd des baumettes, 230 Chemin de Morgiou Marseille Cedex 20

Joëlle à sa sortie le 16 juin 2004
Je suis fatiguée, aussi je dirai seulement trois choses :
La première est d'être bien sûr contente d'avoir la possibilité de me soigner.
La seconde est que l'application de la loi de mars 2002 reste cependant pour de nombreux prisonnières et prisonniers très en deça de son contenu même.
La troisième est ma conscience de ce que la libération de mes camarades est une bataille toujours en cours. Régis est incarcéré depuis plus de 20 ans, Georges, Nathalie et Jean-Marc, plus de 17. Je sors de prison mais je dois d'abord vaincre la maladie avant de pouvoir envisager une libération au sens propre. L'objectif reste ainsi celui de nos libérations.

Nathalie, en février 2007

Cependant, pour nous, militant-e-s emprisonné-e-s du fait du combat révolutionnaire mené par l’organisation communiste Action directe, nous sommes sûrs de notre route : celle des insoumis à l’ordre bourgeois. Tant que des femmes et des hommes porteront des idées communistes, les impérialistes au pouvoir frémiront jusqu’à ce que la peur les gèle dans leurs manoirs sécurisés à outrance.

20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 10:05

http://retirada37.com/lestaca-un-hymne-a-la-liberte/

L’Estaca, une chanson symbole de la lutte anti Franquiste, n’est ni plus ni moins qu’une métaphore, un code que le public décrypte évidemment rapidement et auquel il s’identifie. La chanson sonne clairement comme un chant de résistance au fascisme en même temps qu’un chant d’espoir et une invitation à ne jamais cesser de lutter contre le pouvoir autoritaire car le temps peut remplacer la force quand celle-ci fait défaut. Au bout d’un an, cette chanson est censurée par Franco et interdite. Une décision qui intervient trop tard tant les paroles et la mélodie qui l’accompagne sont connues de tous. A aucun moment Lluis Llach ne reculera devant la pression et les menaces. Pour ne pas se mettre en danger, il lui arrive de jouer les notes sans paroles et de laisser à son public la liberté d’entonner le texte. En 1970, Llach se produit ainsi au Théâtre espagnol de Madrid. Sa popularité naissante lui attire les foudres du pouvoir et tous les textes interprétés en public doivent préalablement être soumis à la censure. Au garde à vous devant son micro, il explique alors la situation pendant que son pianiste continue à jouer le refrain de l’Estaca. Trois mille personnes se mettent à chanter. Lui reste muet…

L’estaca (Le pieu)

Le grand-père Siset me parlait ainsi
Tôt le matin au portail
tandis qu’attendant le soleil,
nous regardions passer les charettes
Siset, ne voit tu pas le pieu
On nous sommes tous attachés,
Si nous ne nous détachons pas
Jamais nous ne pourrons nous libérer…
Si nous tirons tous il tombera
Et il ne peut plus tenir trés longtemps
Sûr qu’il tombera , tombera, tombera,
Bien vermoulu comme il doît être déjà.

Si je tire fort de mon côté,
Et que tu tires fort du tien,
Sûr qu’il tombera, tombera, tombera,
Et nous pourrons nous délivrer.
Mais, Siset, il y a longtemps déjà
que l’on s’ écorche les mains
Et quand la force m’abandonne
Il semble bien plus large et plus grand qu’avant.

Certainement qu’il est tout pourri,
Pourtant, Siset, il pèse tant!
Et parfois la force me manque.
Alors, chante moi encore ta chanson!
Si je tire fort de mon côté,
Et que tu tires fort du tien,
Sûr qu’il tombera, tombera, tombera,
Et nous pourrons nous délivrer.
On n’entend plus le vieux Siset
Un mauvais vent l’a emporté.
Qui sait où il est passé?
Et je reste seul au portail.
Et quand passent des jeunes,
Je tends le cou pour chanter
Le dernier chant de Siset
Le dernier qu’il m’ait appris.
Si je tire fort de mon côté,
Et que tu tires fort du tien,
Sûr qu’il tombera, tombera, tombera,
Et nous pourrons nous délivrer.

L’avi Siset em parlava
de bon matí al portal
mentre el sol esperàvem
i els carros vèiem passar.

Siset, que no veus l’estaca
on estem tots lligats?
Si no podem desfer-nos-en
mai no podrem caminar!

Si estirem tots, ella caurà
i molt de temps no pot durar,
segur que tomba, tomba, tomba
ben corcada deu ser ja.

Si jo l’estiro fort per aquí
i tu l’estires fort per allà,
segur que tomba, tomba, tomba,
i ens podrem alliberar.

Però, Siset, fa molt temps ja,
les mans se’m van escorxant,
i quan la força se me’n va
ella és més ampla i més gran.

Ben cert sé que està podrida
però és que, Siset, pesa tant,
que a cops la força m’oblida.
Torna’m a dir el teu cant:

L’avi Siset ja no diu res,
mal vent que se l’emportà,
ell qui sap cap a quin indret
i jo a sota el portal.

I mentre passen els nous vailets
estiro el coll per cantar
el darrer cant d’en Siset,
el darrer que em va ensenyar.

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18 novembre 2017 6 18 /11 /novembre /2017 09:28
Il y a 50 ans paraissait Elise ou la vraie vie. Claire Etcherelli est toujours en nos pensées.

"On peut soulever toute la ville pour secourir les si les clochards sont à la mode, on peut aussi la soulever contre une guerre, une injustice, mais la vague retombe vite."

 

Elise ou la vraie vie.

 

Le livre nous a marqué pour la double conscience qu'il exprime, celle du monde ouvrier et celle du colonialisme. Rare prescience et leçon pour chacun de l'importance des analyses de classe.

 

Claire Etcherelli nous a marqués pour sa constance, "cette discrétion, cette réserve, cette simplicité" tout au long du temps.

 

Voir l'article sur ce blog en mars 2011

Claire Etcherelli. Elise et Arezki ou la guerre d'Algérie et le monde ouvrier ...

 

http://linter.over-blog.com/article-claire-etcherelli-la-guerre-d-algerie-et-le-monde-ouvrier-69559127.html

 

"C'est un moment précieux. Une des très rares apparitions sur les médias de Claire Etcherelli":

 

écouter-voir

 

"On y retrouve cette discrétion, cette réserve, cette simplicité (essayez seulement de trouver une photo d'elle sur le net!) qui traverse son roman sur la guerre d'Algérie et sur le monde ouvrier, Elise ou la vraie vie. L'un des seuls qui peut témoigner de cette double réalité quotidienne qui a, dans les années 50/60 ,marqué nombre de militants et qui les constituent encore des décennies après.

 

Claire Etcherelli a montré la même discrétion dans ses engagements, présente toujours, nous sommes certainement nombreux à avoir avec elle un temps partagé."

 

 

 

 

 

 

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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 22:52
 Bonjour, Dans le cadre de sa journée de commémoration critique de la 1ère Guerre mondiale <http://www.cnt-f.org/subrp/spip.php?article586>, *le Syndicat Unifié du BTP de la Confédération Nationale du Travail (CNT-f)* vous convie à une représentation exceptionnelle de : *« PUTAIN DE GUERRE ! », UN SPECTACLE de DOMINIQUE GRANGE et TARDI,
LE SAMEDI 8 NOVEMBRE À 21H* A LA CNT - 33, rue des Vignoles 75020 Paris (M°Buzenval - ligne 9 / Nation)
Entrée libre et gratuite
<http://www.cnt-f.org/subrp/IMG/png/tardy.png?543/9708a68d224cb7ba1985c5bcbcfa3f969d51278f> Composé de chansons, lectures et projection d’œuvres de Tardi, dont des dessins inédits réalisés pour le spectacle. Dominique Grange chante ses propres textes, ainsi que des textes de Montéhus, de Sébastien Faure, Vian…et ceux de combattants anonymes, comme « La Chanson de Craonne », « Gorizia ». Tardi dit des textes antipatriotiques et antimilitaristes, extraits des Tomes 1 et 2 de « Putain de guerre ! » <http://www.putaindeguerre.com>, album réalisé avec l’historien Jean-Pierre Verney (Casterman). Ses dessins sont projetés sur un grand écran et plongent les spectateurs dans une évocation puissante de la « Der des Ders ». * Accompagnés par Raphaël Maillet (Violon, mandoline), Michaël Bidault (Accordéon), du groupe « Accordzéâm » <http://accordzeam.org/>.* Montage/Projection images : Antoine Sirven Spectacle réalisé en coopération avec AMOC/Juste Une Trace – © Tardi-Casterman Tout le programme de cette journée de commémoration critique de la Grande Guerre <http://www.cnt-f.org/subrp/spip.php?article586>. Nous vous invitons notamment à 13H à *la projection de "La Commune"* d'Armand Guerra (1914), produit par la coopérative du Cinéma du Peuple <http://www.cnt-f.org/subrp/spip.php?article593>. Librairie tenue par Quilombo <http://www.librairie-quilombo.org/>, buvette et restauration en continu. Pour plus d'informations: sub2@wanadoo.fr / 06 48 37 85 44 / www.cnt-f.org/subrp
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19 août 2014 2 19 /08 /août /2014 21:18

Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

 

Ces mots d'un camarade : "Oui Pierre Vassiliu avait choisi son camp , dans ses chansons…AUSSI..!.Celui des opprimés en lutte, est il utile de le préciser".

 


ATTENTION PUBLICITES IMPOSEES par l'hébergeur. Nous avons été avertis de la présence de publicités, très agressives, mensongères, voire pro-israéliennes, sur le blog. Nous cherchons une solution: merci pour ceux qui le peuvent, en attendant, de charger un bloqueur de publicités, tel ADBLOCK.

 

Il était plus que ce que les médias transmettent de lui ...

 

 


 
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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 20:59

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27 avril 2014 7 27 /04 /avril /2014 19:33

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Pour s'informer : http://www.gonefishing.fr/article-la-propagande-du-dimanche-affiches-russes-1919-1938-52929111.html

 


    

maiakovski
maiakovski9
affiches anticapitalistes qui avaient fait partie d'une exposition à Yale il y a quelques années.



Afficherusse36  Afficherusse37  Afficherusse38  Afficherusse39
Vladimir Maïakovski, Rosta, vers 1920 : « Vous ne pouvez pas pousser quelqu'un de force vers le paradis. / Nous élisons le comité

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27 avril 2014 7 27 /04 /avril /2014 19:06
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maiakovski10
Affiche de Maïakowski
Rassembler des éclairs...

Et tout faire sauter.

Mais est-ce possible ?

Et les lois historiques ?

Je suis marxiste,

Bien sûr je n’en ferai rien,

Mais si vous saviez

Combien je souffre

De m’en tenir au rôle de témoin

 


Témoignage sur linter en mai 2008: Une maison d'arrêt - Le Moyen-âge pénitentiaire. Ce livre qui arrive en cellule. Adressé par une camarade solidaire. Textes de Maïakowsi. Ce poéme y était-il? L'ouvrage est resté volontairement à la bibliothèque. On reconnaissait ainsi le passage des prisonnières politiques aux livres laissés pour les suivantes qui ne manqueraient pas de suivre. A-t-il illuminé d'autres heures enfermées?

 

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17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 22:51

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1982

 


 

Un texte de 1986 sur l'arme nucléaire

 

"Car du seul fait d’exister, la terrible apocalypse captive dans les silos de la mort des pays les plus riches est en train de brader les possibilités d’une vie meilleure pour tous."

 

Messieurs les Présidents, Messieurs les Premiers ministres, cherEs amiEs [1],


Ceci n’est pas un mauvais plagia du délire de Jean dans son exil à Patmos, mais la vision anticipée d’un désastre cosmique qui peut survenir en cet instant même : l’explosion —dirigée ou accidentelle— même d’une partie minime de l’arsenal nucléaire qui dort d’un oeil et veille de l’autre dans les silos des grandes puissances.

C’est ainsi. Aujourd’hui, six août 1986, il existe dans le monde plus de cinquante mille ogives nucléaires placées. En termes domestiques, cela veut dire que chaque être humain, sans exclure les enfants, est assis sur un tonneau d’environ quatre tonnes de dynamite dont l’explosion totale peut éliminer douze fois toute trace de vie sur la Terre. La puissance d’anéantissement de cette menace colossale, qui pend sur nos têtes comme un cataclysme de Damoclès, pose la possibilité théorique de rendre inutilisables quatre planètes en plus de celles qui tournent autour du soleil, et d’influer sur l’équilibre du système solaire. Aucune science, aucun art, aucune industrie ne s’est doublée elle même comme l’a fait l’industrie nucléaire depuis son origine, il y quarante et un ans, ni aucune autre création du génie humain n’a jamais eu autant de pouvoir de détermination sur la destinée du monde.


La seule consolation face à ces terrifiantes simplifications, —si tant est qu’elles puissent nous servir à quelque chose—, c’est de vérifier que la préservation de la vie humaine sur la terre est toujours moins coûteuse que la peste nucléaire. Car du seul fait d’exister, la terrible apocalypse captive dans les silos de la mort des pays les plus riches est en train de brader les possibilités d’une vie meilleure pour tous.


Dans l’assistance à l’enfance, par exemple, c’est une vérité arithmétique primaire. L’UNICEF a calculé en 1981 un programme pour résoudre les problèmes essentiels des cinq cent millions d’enfants les plus pauvres du monde. Il comprenait l’assistance sanitaire de base, l’éducation élémentaire, l’amélioration des conditions hygiéniques, l’approvisionnement en eau potable et en alimentation. Tout ceci paraissait un rêve impossible de cent mille millions de dollars. Cependant, c’est à peine le coût de cent bombardiers stratégiques B-1B, et de moins de sept mille fusées Crusero, dans la production desquelles le gouvernement des États-Unis va investir vingt et un mille millions de dollars.


Dans la santé, par exemple : avec le coût de dix porte-avions nucléaires Nimitz, des quinze que vont fabriquer les États-Unis avant l’an 2000, on pourrait réaliser un programme préventif qui protégerait pendant ces mêmes quatorze années plus de mille millions de personnes contre le paludisme, et éviter ainsi la mort —rien qu’en Afrique— de plus de quatorze millions d’enfants.


Dans l’alimentation, par exemple : l’année dernière, il y avait dans le monde, selon les calculs de la FAO, environ cinq cent soixante millions de personnes soufrant de la faim. Leur moyenne calorique indispensable aurait coûté moins de cent quarante neuf fusées MX, des deux cent vingt trois qui seront placées en Europe occidentale. Avec vingt six de ceux-là, on pourrait acheter les équipements agricoles nécessaires pour que les pays pauvres acquièrent leur suffisance alimentaire dans les quatre prochaines années. Ce programme, de plus, coûterait moins de la neuvième partie du budget militaire soviétique de 1982.


Dans l’éducation par exemple : avec seulement deux sous-marins atomiques Trident, des vingt cinq que se propose de fabriquer le gouvernement actuel des États Unis, ou avec une quantité similaire des sous-marins Tifon que construit l’Union Soviétique, on pourrait enfin tenter la fantaisie de l’alphabétisation mondiale. Par ailleurs, la construction des écoles et la formation des maîtres qu’il faudra au Tiers Monde pour faire face à la demande additionnelle en éducation dans les dix années à venir, pourraient être payées avec le coût de deux cent quarante cinq fusées Trident II, et il en resterait encore quatre cent dix-neuf pour assurer le même accroissement de l’éducation dans les quinze années suivantes.

On peut dire, finalement, que l’annulation de la dette externe de tout le Tiers Monde, et sa récupération économique pendant dix ans, coûterait à peine plus de la sixième partie des dépenses militaires du monde pendant le même laps de temps. Cependant, face à ce gaspillage peu commun, c’est le gaspillage humain qui est encore plus inquiétant et douloureux : l’industrie de la guerre maintient en captivité le plus grand contingent de savants jamais réuni dans une quelconque entreprise dans l’histoire de l’humanité. Gens des nôtres, dont la place naturelle n’est pas là-bas mais ici, à cette table, et dont la libération est indispensable pour qu’ils nous aident à créer, dans le domaine de l’éducation et de la justice, la seule chose qui peut nous sauver de la barbarie : une culture de la paix.


Malgré ces dramatiques certitudes, la course à l’armement ne cède pas un instant de trêve. Maintenant, pendant que nous déjeunons, il s’est construit une nouvelle ogive nucléaire. Demain, quand nous nous réveillerons, il y en aura neuf de plus dans les armureries de la mort de l’hémisphère des riches. Avec ce que coûterait une seule d’entre elles cela suffirait —ne serait-ce que pour un dimanche d’automne— pour parfumer de santal les chutes du Niagara.


Un grand romancier de notre temps s’est un jour demandé si la terre ne serait pas l’enfer d’autres planètes. Peut-être est-ce bien moins que cela : un village sans mémoire, délaissé de la main de ses dieux dans les banlieues reculées de la grande patrie universelle. Mais le soupçon grandissant que ce soit le seul lieu du système solaire ou a eu lieu la prodigieuse aventure de la vie, nos traîne sans piété vers une conclusion effrayante : la course à l’armement va dans le sens contraire de l’intelligence.


Et non seulement de l’intelligence humaine, mais de l’intelligence de la nature elle-même, dont la finalité échappe même à la clairvoyance de la poésie. Depuis l’apparition de la vie visible sur la terre, il a dû s’écouler trois cent quatre-vingt millions d’années pour qu’un papillon apprenne à voler, puis cent quatre-vingt millions pour fabriquer une rose sans autre engagement que d’être belle, et quatre ères géologiques pour que les êtres humains —à la différence de leur arrière grand-père Pithécanthrope—, soient capables de chanter mieux que les oiseaux et de mourir d’amour. Ce n’est en rien un honneur pour le talent humain, à l’âge d’or de la science, d’avoir conçu la manière pour qu’un processus multi-millénaire si dispendieux et colossal, puisse retourner au néant d’où il vient par le simple fait d’appuyer sur un bouton.


C’est pour tenter d’empêcher que cela ne survienne que nous sommes ici, sommant nos voix aux innombrables qui plaident pour un monde sans armes et une paix juste. Mais même si cela survient —et plus encore si cela survient—, il ne sera pas totalement inutile que nous soyons ici. Des millions de milliers d’années après l’explosion, une salamandre triomphale qui aura parcouru de nouveau l’échelle complète des espèces, sera peut-être couronnée comme la plus belle femme de la nouvelle création. C’est de nous que dépend, hommes et femmes de science, hommes et femmes des arts et des lettres, hommes et femmes de l’intelligence et de la paix, de nous dépend que les invités à ce chimérique couronnement n’aillent pas à leur fête avec les mêmes terreurs que nous aujourd’hui. Avec toute la modestie, mais aussi avec toute la détermination de l’esprit, je vous propose que nous prenions ici et maintenant, l’engagement de concevoir et fabriquer une arche de la mémoire, capable de survivre au déluge atomique. Une bouteille de naufragés sidéraux jetée dans les océans des temps, pour que la nouvelle humanité d’alors sache par nous ce que ne leur raconteront pas les cafards : qu’ici a existé la vie, qu’en elle a prévalu la souffrance et a dominé l’injustice, mais que nous avons connu l’amour et nous avons même été capables d’imaginer le bonheur. Et qui sache et fasse savoir pour tous les temps, qui ont été les coupables de notre désastre, et à quel point ils ont été sourds à nos clameurs de paix, pour que celle-ci fusse la meilleure des vies possibles, et avec quelles inventions barbares et pour quels intérêts si mesquins ils l’ont effacée de l’univers.

 


Discours à la réception du Prix Nobel de Littérature 1982. Par Gabriel García Márquez, année 1982

 

"J’ose penser, que c’est cette réalité extraordinaire, et pas seulement son expression littéraire, qui cette année a mérité l’attention de l’Académie Suédoise des Lettres."

Antonio Pigafetta, un navigateur florentin qui a accompagné Magellan lors du premier voyage autour du monde, a écrit lors de son passage par notre Amérique méridionale une chronique rigoureuse qui paraît cependant une aventure de l’imagination. Il a raconté qu’il avait vu des cochons avec le nombril dans le dos, et quelques oiseaux sans pattes dont les femelles couvaient dans les dos du mâle, et d’autres comme des pélicans sans langue dont les becs ressemblaient à une cuiller. Il a raconté qu’il avait vu une créature animale avec une tête et des oreilles de mule, un corps de chameau, des pattes de cerf et un hennissement de cheval. Il a raconté que le premier natif qu’ils ont trouvé en Patagonie ils l’ont mis en face d’un miroir, et que ce géant exalté a perdu l’usage de la raison par la frayeur de sa propre image.

Ce livre bref et fascinant, dans lequel se perçoivent déjà les germes de nos romans d’aujourd’hui, n’est pas beaucoup moins le témoignage le plus étonnant de notre réalité de ces temps. Les Chroniqueurs de l’Amérique nous ont légué d’autres irracontables. Eldorado, notre pays illusoire si convoité, a figuré dans de nombreuses cartes pendant de longues années, en changeant de lieu et de forme selon l’imagination des cartographes. A la recherche de la fontaine de la Jeunesse Éternelle, la mythique Alvar Núñez Cabeza de Vaca a exploré huit ans durant le nord du Mexique, dans une expédition folle dont les membres se sont mangés entre eux, et seuls cinq des 600 qui l’ont entreprise sont arrivés. L’un des nombreux mystères qui n’ont jamais été élucidés, est celui des onze mille mules chargées de cent livres d’or chacune, qui un jour sont sortis du Cuzco pour payer le sauvetage d’Atahualpa et qui ne sont jamais arrivées à destination. Plus tard, pendant la colonie, se vendaient à Carthagène, quelques poules élevées dans des terres d’alluvion, dans les gésiers desquelles se trouvaient des petits cailloux d’or. Ce délire doré de nos fondateurs nous a poursuivis jusqu’il y a peu. À peine au siècle passé la mission allemande chargée d’étudier la construction d’un chemin de fer interocéanique dans l’isthme du Panama, a conclu que le projet était viable à condition que les rails ne fussent pas faits en fer, qui était un métal peu abondant dans la région, mais qu’ils soient faits en or.

L’indépendance de la domination espagnole ne nous a pas mis à l’abri de la démence. Le général Antonio López de Santana, qui a été trois fois dictateur du Mexique, a fait enterrer avec des funérailles magnifiques sa jambe droite qu’il avait perdue dans la dite Guerra de los Pasteles. Le général Gabriel García Morena a gouverné l’Équateur pendant 16 ans comme un monarque absolu, et son cadavre a été veillé vêtu de son uniforme de gala et sa cuirasse de décorations assis dans le fauteuil présidentiel. Le général Maximiliano Hernández Martínez, le despote théosophe du Salvador qui a fait exterminer dans un massacre barbare 30 mille paysans, avait inventé un pendule pour vérifier si les aliments étaient empoisonnés, et a fait couvrir d’un papier rouge l’éclairage public pour combattre une épidémie de scarlatine. Le monument au général Francisco Morazán, érigé sur la place la plus grande de Tegucigalpa, est en réalité une statue du maréchal Ney achetée à Paris dans un dépôt de sculptures usées.

Il y a onze ans, l’un des poètes insignes de notre temps, le Chilien Pablo Neruda, a illuminé cette enceinte avec son verbe. Dans les bonnes consciences de l’Europe, et parfois aussi dans les mauvaises, ont fait irruption depuis ce temps-là avec plus de force que jamais les nouvelles fantomatiques de l’Amérique Latine, cette patrie immense d’hommes hallucinés et de femmes historiques, dont l’entêtement sans fin se confond avec la légende. Nous n’avons pas eu un instant de calme. Un président prometheique retranché dans son palais en flammes est mort en se battant seul contre toute une armée, et deux catastrophes aériennes suspectes et jamais éclaircies ont tranché la vie d’un autre au cœur généreux, et celle d’un militaire démocrate qui avait restauré la dignité de son peuple. Il y a eu 5 guerres et 17 coups d’État, et a surgi un dictateur luciférien qui au nom de Dieu mène le premier ethnocide de l’Amérique Latine de notre temps. Pendant ce temps, 20 millions d’enfants latinoaméricains mouraient avant d’atteindre l’âge de deux ans, ce qui est plus que tous ceux qu’ils sont nés en Europe depuis 1970. En raison de la répression il y a presque 120 000 disparus, c’est comme si aujourd’hui on ne savait pas où sont passés tous les habitants de la ville d’Uppsala. De nombreuses femmes enceintes ont été arrêtées ont mis au monde dans des prisons argentines, mais on ignore encore le destin et l’identité de ses enfants, qui ont été donnés en adoption clandestine ou enfermés dans des orphelinats par les autorités militaires. Pour ne pas vouloir que les choses continuent ainsi près de 200 000 femmes et hommes sont morts sur tout le continent, et plus de 100 000 ont péri dans trois petits pays volontaristes de l’Amérique centrale, Nicaragua, Salvador et Guatemala. Si c’était aux États-Unis, le chiffre proportionnel serait d’un million 600 morts violentes en quatre ans.

Du Chili, un pays aux traditions hospitalières, a fui un million de personnes : 12 % pour cent de sa population. L’Uruguay, une nation minuscule de 2,5 millions d’habitants qui se considérait comme le pays le plus civilisé du continent, a perdu dans l’exil un citoyen sur cinq. La guerre civile au Salvador a causé presque un réfugié toutes les 20 minutes depuis 1979. Le pays qu’on pourrait faire avec tous les exilés et émigrés forcés d’Amérique Latine, aurait une population plus nombreuse que la Norvège.

J’ose penser, que c’est cette réalité extraordinaire, et pas seulement son expression littéraire, qui cette année a mérité l’attention de l’Académie Suédoise des Lettres. Une réalité qui n’est pas celle du papier, mais qui vit avec nous et détermine chaque instant de nos innombrables morts quotidiennes, et qui soutient une source de création insatiable, pleine de malheur et de beauté, de laquelle ce Colombien errant et nostalgique n’est qu’un parmi d’autres plus distingué par la chance. Poètes et mendiants, musiciens et prophètes, guerriers et racaille, toutes les créatures de cette réalité effrénée nous avons eu très peu à demander à l’imagination, parce que le plus grand défi fut pour nous l’insuffisance des ressources conventionnelles pour rendre notre vie croyable. C’est cela, amis, le nœud de notre solitude.

Donc si ces difficultés nous engourdissent, que nous sommes de son essence, il n’est pas difficile de comprendre que les talents rationnels de ce côté du monde, extasiés dans la contemplation de leurs propres cultures, sont restés sans méthode valable pour nous interpréter. Il est compréhensible qu’ils insistent pour nous mesurer avec le même étalon avec lequel ils se mesurent eux même, sans rappeler que les épreuves de la vie ne sont pas égaux pour tous, et que la recherche de l’identité propre est si ardue et sanglante pour nous qu’elle le fut pour eux. L’interprétation de notre réalité avec des schémas étrangers contribue seulement à nous rendre de plus en plus méconnus, de moins en moins libres, de plus en plus solitaires. Peut-être l’Europe vénérable serait plus compréhensive si elle essayait de nous voir à travers son propre passé. Si elle se rappelait que Londres a eu besoin 300 ans pour construire sa première muraille et de 300 autres pour avoir un évêque, que Rome s’est débattu dans les ténèbres de l’incertitude pendant 20 siècles avant qu’un roi étrusque ne l’implantât dans l’histoire, et qu’encore au XVIe siècle les suisses pacifiques d’aujourd’hui, qui nous enchantent avec leurs fromages doux et leurs montres impavides, ensanglantèrent l’ Europe comme soldats de fortune. Encore à l’apogée de la Renaissance, 12 000 lansquenets à la solde des armées impériales pillèrent et dévastèrent Rome, et tuèrent à coups de couteau huit mille de ses habitants.

Je ne cherche pas à incarner les illusions de Tonio Kröger, dont les rêves d’union entre un nord chaste et un sud passionné exaltaient Thomas Mann il y a 53 ans dans ce lieu. Mais je crois que les Européens d’esprit éclairant, ceux qui luttent aussi ici pour une grande patrie plus humaine et plus juste, pourraient mieux nous aider s’ils révisaient à fond leur manière de nous voir. La solidarité avec nos rêves ne nous fera pas sentir moins seuls, tant que cela ne se concrétise avec des actes de soutien légitime aux peuples qui assument l’illusion d’avoir une vie propre dans la répartition du monde.

L’Amérique Latine ne veut pas ni n’a de quoi être un fou sans arbitre, ni n’a rien de chimérique dans le fait que ses desseins d’indépendance et d’originalité deviennent une aspiration occidentale. Cependant, les progrès de la navigation qui ont réduit tant de distances entre nos Amériques et l’Europe, semblent avoir augmenté en revanche notre distance culturelle. Pourquoi l’originalité qu’on nous admet sans réserves dans la littérature nous est refusée avec toute sorte de suspicions dans nos si difficiles tentatives de changement social ? Pourquoi penser que la justice sociale que les Européens d’avant garde essaient d’imposer dans leurs pays ne peut pas aussi être un objectif latinoaméricain avec des méthodes distinctes dans des conditions différentes ? Non : la violence et la douleur démesurées de notre histoire sont le résultat d’injustices séculières et d’amertumes innombrables, et non un complot ourdi à 3 000 lieues de notre maison. Mais nombre de dirigeants et penseurs européens l’ont cru, avec l’infantilisme des grands-parents qui ont oublié les folies fructueuses de leur jeunesse, comme si n’était possible un autre destin que de vivre à la merci des deux grands propriétaires du monde. Telle est, amis, l’ampleur de notre solitude.

Cependant, face à l’oppression, au pillage et à l’abandon, notre réponse est la vie. Ni les déluges ni les pestes, ni les famines ni les cataclysmes, ni même les guerres éternelles à travers des siècles et des siècles n’ont réussi à réduire l’avantage tenace de la vie sur la mort. Un avantage qui augmente et s’accélère : chaque année il y a 74 millions de naissances de plus que de décès, une quantité de vivants nouveaux comme pour augmenter sept fois chaque année la population de New York. La majorité d’ entre eux naissent dans des pays avec moins de ressources, et parmi ceux-ci, bien sûr, ceux d’Amérique Latine. En revanche, les pays les plus prospères ont réussi à accumuler assez de pouvoir de destruction comme pour anéantir cent fois non seulement tous les êtres humains qui ont existé jusqu’à aujourd’hui, mais la totalité des êtres vivants qui sont passés par cette planète d’infortune.

Un jour comme celui d’aujourd’hui, mon maître William Faulkner a dit dans ce lieu : « Je me refuse à admettre la fin de l’homme ». Je ne me sentirais pas digne d’occuper cet endroit qui fut le sien si je n’avais pas pleine conscience de ce que pour la première fois depuis les origines de l’humanité, la catastrophe colossale qu’il se refusait à admettre il y a 32 ans est maintenant rien plus qu’une simple possibilité scientifique. Devant cette réalité saisissante qui à travers tout le temps humain a du paraître une utopie, les inventeurs de fables que tous nous croyons nous nous sentons le droit de croire que n’est pas encore trop tard pour entreprendre la création de l’utopie contraire. Une nouvelle et triomphante utopie de la vie, où personne ne peut décider pour les autres jusqu’à la forme de mourir, où vraiment soit vrai l’amour et soit possible le bonheur, et où les lignées condamnées à cent ans de solitude ont enfin et pour toujours une deuxième chance sur la terre.

à Stockholm en Suède, le 10 décembre 1982


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17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 21:59

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Il meurt lentement

celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n'écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
ou qui ne parle jamais à un inconnu.

 
Il meurt lentement
celui qui évite la passion et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les cœurs blessés.

Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n'a fui les conseils censés.

Vis maintenant !
Risque-toi aujourd'hui !

 Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !

ne te prive pas d'être HEUREUX !
Pablo Neruda, poète et écrivain chilien


 

Lorca, Neruda

http://elblogdelpetitcolon.com.ar/?p=729

 

 

http://pablo-neruda2-france.blogspot.fr/2007/12/fidel-castro.html

 

Stamp_Pablo_Neruda 

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23 février 2014 7 23 /02 /février /2014 00:22

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Un poème qui a accompagné et accompagne tant de nos combats ....
Éloge de la dialectique

L’injustice aujourd’hui s’avance d’un pas sûr.
Les oppresseurs dressent leurs plans pour dix mille ans.
La force affirme: les choses resteront ce qu’elles sont.
Pas une voix, hormis la voix de ceux qui règnent,
Et sur tous les marchés l’exploitation proclame: c’est maintenant que je commence.
Mais chez les opprimés beaucoup disent maintenant :
Ce que nous voulons ne viendra jamais.Celui qui vit encore ne doit pas dire : jamais!
Ce qui est assuré n’est pas sûr.
Les choses ne restent pas ce qu’elles sont.
Quand ceux qui règnent auront parlé,
Ceux sur qui ils régnaient parleront.
Qui donc ose dire: jamais ?
De qui dépend que l’oppression demeure? De nous.
De qui dépend qu’elle soit brisée? De nous.
Celui qui s’écroule abattu, qu’il se dresse!
Celui qui est perdu, qu’il lutte !
Celui qui a compris pourquoi il en est là, comment le retenir?
Les vaincus d’aujourd’hui sont demain les vainqueurs
Et jamais devient: aujourd’hui.

Photo : La poésie que j'aime: Bertolt Brecht. ÉLOGE DE LA DIALECTIQUE L’injustice aujourd’hui s’avance d’un pas sûr. Les oppresseurs dressent leurs plans pour dix mille ans. La force affirme: les choses resteront ce qu’elles sont. Pas une voix, hormis la voix de ceux qui règnent, Et sur tous les marchés l’exploitation proclame: c’est maintenant que je commence. Mais chez les opprimés beaucoup disent maintenant : Ce que nous voulons ne viendra jamais.Celui qui vit encore ne doit pas dire : jamais! Ce qui est assuré n’est pas sûr. Les choses ne restent pas ce qu’elles sont. Quand ceux qui règnent auront parlé, Ceux sur qui ils régnaient parleront. Qui donc ose dire: jamais ? De qui dépend que l’oppression demeure? De nous. De qui dépend qu’elle soit brisée? De nous. Celui qui s’écroule abattu, qu’il se dresse! Celui qui est perdu, qu’il lutte ! Celui qui a compris pourquoi il en est là, comment le retenir? Les vaincus d’aujourd’hui sont demain les vainqueurs Et jamais devient: aujourd’hui.

 

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Militants d'AD

Situation des  MILITANTS

Nathalie Ménigon

Georges Cipriani

en libération conditionnelle

Jean-Marc Rouillan

en semi-liberté 

NOS COMBATS

(avril 2010)

Après la semI-liberté de Georges Cipriani, la campagne continue pour la libération de Jean-Marc Rouillan
et encore et toujours  
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

(septembre 2008)

Contre le risque de peine infinie pour les prisonniers révolutionnaires - contre la rétention de sûreté - contre le CNO
Pour une libération complète et sans condition des prisonniers révolutionnaires
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

  (août 2009)


Le combat pour la libération des prisonniers d'Action directe doit donc continuer et se renforcer ...
Après la réincarcération de Jean-Marc Rouillan, nous avons appris ce 20 août, le refus brutal et tellement politique de la libération conditionnelle pour Georges Cipriani.

Alerte: La santé, la vie de Jean-Marc Rouillan sont menacées, il doit être libéré.
Liberté pour Georges Cipriani'

C. GAUGER ET S. SUDER

PROCES CONTRE C. GAUGER ET S. SUDER

Pour suivre le procès : lire

 

LIBERATION DE SONJA SUDER

EMPRISONNEE DEPUIS SEPTEMBRE 2011 POUR DES FAITS REMONTANT A PLUS DE TRENTE ANS ET SUR LES SEULES ACCUSATIONS D'UN TEMOIN REPENTI HANS-JOACHIM KLEIN.

 

ARRET DES POUSUITES CONTRE CHRISTIAN GAUGER ET SONJA SUDER

ENGAGEES AU MEPRIS DE TOUTE PRESCRIPTION

SUR LES SEULES BASES DE DECLARATIONS OBTENUES SOUS LA TORTURE D'UNE PART ET D'UN REPENTI D'AUTRE PART

 

NON A LA TORTURE - NON A LA CITATION COMME TEMOIN D'HERMANN F.

Militant grièvement blessé en 1978, interrogé dès le lendemain d'une opération où il a perdu ses deux yeux et a été amputé des deux jambes, séquestré durant quatre mois sans mandat d'arrêt par la police, maintenu à l'iolement, et dont le tribunal prétend aujourd'hui utiliser les déclarations, qu'il a remis en cause dès qu'il a qu'il a pu être libéré des griffes des policiers.

 

LIBERATION DE SIBYLLE S., ARRETEE LE 9 AVRIL EN PLEIN PROCES POUR REFUS DE TEMOIGNER :

 

condamnée il y a plus de trente ans sur la base des déclarations de son ex-compagnon Hermann F., elle est restée proche de lui toutes ses années et refuse qu'on utilise ces déclarations qui lui ont été extorquées au prix de traitements inhumains.

 


Liberté pour Sibylle et Sonja 2